Ciao stefano de Gianni Zanasi.
Stefano est guitariste dans un médiocre groupe punk italien, sa carrière va plutôt cahin-caha lorsqu'il découvre sa femme dans les bras d'un autre. Il décide alors de retourner dans sa famille, dans une petite ville du bord de mer pour faire le point. Mal lui en a pris, son frère divorce, sa soeur abandonne de brillantes études pour se consacrer aux dauphins, sa mère est plus ou moins rentrée dans une secte, et surtout, l'entreprise familiale est au bord de la faillite. Bref, pour Stefano tout va aller de mal en pis.
Excellente surprise que ce petit film sans prétentions. Une petite comédie, qui frôle parfois le burlesque, mais où les gags sont parfois très drôles et toujours inattendus (comme la scène où Stefano en colère saute par-dessus la balustrade de la terrasse pour atterrir sur son chien).
Et pourtant, dérrière ce côté léger, c'est en filigrane le portrait d'une Italie désemparé que nous dresse Gianni Zanasi. Il faut dire que les seconds rôles sont importants et ont tous une certaine étoffe : le député impuissant, l'ami dépressif, le vigile passionné par son travail inutile, le père, patriarche effacé mais qui veille quand même sur les affaires de la famille, la call-girl qui tombe sous le charme de l'homme qu'elle doit séduire.
Le seul regret que l'on peut avoir vient de la bande-son. Les morceaux de rocks ou les ballades italiennes sont d'abord entrainants et font partie du plaisir que l'on éprouve à regarder ce film, mais peu à peu ils deviennent envahissants. A chaque scène correspond sa musique, comme si le réalisateur avait peur du vide. C'est dommage, car les presque deux heures que durent le film passent si vite que l'on aimerait bien qu'elles continuent encore un peu.