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12 mai 2008

Les politiques ont capitulé devant le pouvoir médiatique.

Pendant la campagne électorale des élections présidentielles, la mainmise de certains grands groupes sur la quasi totalité des grands médias avait fait débat. Il faut d'ailleurs rendre hommage à François Bayrou qui le premier c'était insurgé contre cette situation.

Essayons d'imaginer un pays où les plus grandes fortunes posséderaient aussi les moyens d'information, un pays où la plupart des patrons de presse seraient des proches du pouvoir, un pays où le premier marchand d'armes serait aussi le propriétaire du premier journal d'information, un pays où la principale chaîne de télé appartient à un entrepreneur du BTP travaillant essentiellement avec les marchés publics,  un pays où quelles que soient les radios où les télés que l'on prennent, les plages d'information ont le même contenu, la même ligne éditoriale, la même saveur fade. Eh bien n'imaginez plus, ce pays existe, c'est la France.

Certes, en apparence, la presse est libre. Mais en apparenceseulement. Le meilleur exemple que l'on puisse donner est celui de la Chine. Le passage de la flamme à Paris avait permis aux partisans du boycott des Jeux Olympiques de se faire entendre. Depuis, il n'y a plus rien, la parole n'est plus donnée à ces Français qui ne veulent pas que leur pays cautionne une des plus grande dictature de la planète, une forte majorité si on en croit les sondages. Il faut dire que les enjeux économiques sont énormes. Or, parmi les grandes entreprises impliquées en Chine, on trouve celles qui possédent des télévisions, des radios ou bien des journaux. Et comme les mêmes patrons sont également souvent des proches du pouvoir, le résultat est attendu : silence médiatique pour les opposants et rabibochage politique avec la Chine.

Ce n'est donc pas du côté de la majorité qu'il faut attendre une quelconque critique sur la situation de monopole des grands groupes de presse. Mais du côté de l'opposition, on n'entend rien non plus. A peine entend-on les caciques du PS jouer les vierges effarouchées parce que le temps de parole du président n'est pas décompté, ou parce qu'ils s'estiment maltraités par telles ou telles émissions. Mais sur la collusion entre les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques ? Rien, désespérément rien. Peut-être faut-il trouver une explication du fait que les hommes et femmes politiques de droite comme de gauche, fréquentent souvent les mêmes écoles que les journalistes, sont souvent issus des mêmes milieux sociaux, bref, sont du même sérail.

Oui, mais me direz-vous, cette gauche-là à capituler depuis longtemps face aux puissances d'argent. Allons donc voir du côté des plus radicaux. Chez Arlette Laguiller, dont l'organisation faisait la fête ce week-end, dans les derniers discours, à ma connaissance, il n'y a rien sur les médias. Pourtant, l'information devrait à mon sens être au centre du combat révolutionnaire. Quant à la LCR, la présence de son leader charismatique chez Drucker est symbolique. Soyons clair, je trouve bien qu'un leader politique amené à jouer un grand rôle puisse ^parler politique dans une émission populaire de grande écoute. Il faut bien aller chercher ses électeurs là où ils se trouvent. Mais, il ne faut pas que le compromis se transforme en compromission, il faut alors profiter d'être dans la place pour rappeler les collusions d'intérêt. Besancenot ne l'a pas fait. Il faut juste espérer que cela ne soit pas symbolique de ce que sera son futur parti politique : une machine à élections sans contenu derrière.

Certes, il y a françois Bayrou me direz-vous. Je reconnais que ses propos de campagne sur le sujet et son attitude ont été particulièrement courageux. J'ai aussi la faiblesse de croire le personnage sincère. Mais faisons quand même quelques observations. Pourquoi n'a-t-il jamais tenu les mêmes propos lorsqu'il était au pouvoir ? Les principales privatisations, les principales autorisations d'émettre se sont faits alors qu'il soutenait la majorité au pouvoir, ou quand lui-même était ministre. Son appartenance jusqu'à il y a peu au conseil d'administration de France-galop (principal organisateur des courses hippiques en France) peut paraître suspect, et faire paraitre ses propos de 2007 pour une simple posture. Il faut dire qu'au même conseil d'administration on y trouve aussi des personnes comme Edouard de Rothschild (principal actionnaire de Libération), Arnaud Lagardère et autres grands patrons.

Je crois fondamentalement que si on veut sinon changer, du moins améliorer profondément la société, le combat de l'information, de sa diversité, de sa qualité et surtout de son indépendance est un des plus importants à mener. Or, sur ce domaine, il faut bien constater que toute la classe politique à renoncer. Seuls quelques philosophes comme Bernard Stiegler, ou quelques journalistes indépendants comme Serge Halimi ou Daniel Mermet ont le courage dénoncer cette imposture. Quelques journaux encore ont décidé de ne pas se taire. Mais pour combien de temps ?

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Commentaires
L
A Jihelpe,<br /> en ce qui concerne les critiques actuelles des journalistes, je crois surtout que la corporation des journalistes est assez soudée et se rebelle contre les attaques continuelles du nouveau président.<br /> <br /> A Florent,<br /> D'accord avec toi pour lui accorder le bénéfice du doute, d'autant plus que lundi sur France Inter, il a réitérer ses attaques sur le sujet des médias. Au moins, il a de la constance.<br /> <br /> A Jérome,<br /> oui, sur l'indépendance d'internet, mais il ne faut pas non plus y voir la panacée. Pour encore un très grand nombre de nos concitoyens, la télévision reste le seul moyen d'information. Et particulièrement le journa l de 13 h. sur TF1, si tu vois ce que je veux dire.
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J
On ne dénoncera jamais assez cette collusion. Ce petit monde est coupé des réalités comme l'absence de prévision du non au référendum l'a montré alors que lorsque l'on discutait dans la rue bien avant on sentait cette volonté de sanctionner le gouvernement et de prendre une sorte de revanche sur Maastricht. <br /> <br /> Comme tu le dis, on a pour une large partie des gens qui sont issus des mêmes écoles, se fréquentent quand ils ne vivent pas ensemble, et ce à gauche comme à droite. C'est la gauche qui a fait venir Berlusconi en France...<br /> <br /> D'accord avec toi pour dire qu'il y a un combat à mener sur ce front. J'ai toujours dit qu'il faudrait que l'école apprenne à lire l'image, à décrypter l'audiovisuel. Combien pensent que les micro trottoirs qui remplacent les reportages sont représentatifs de l'opinion ? Qui arrive à percevoir ce qui se fait par le montage ? <br /> <br /> Le bon point est qu'avec le Net, l'info est moins fournie par une voie unique et officielle. La grand-messe du 20h a pris un coup de vieux et verra sans doute son influence décliner rapidement. En revanche, comme on n'apprend pas non plus à utiliser la toile, on va se retrouver avec un problème de hiérarchisation de l'info, avec un problème de gestion de l'immédiateté qui risquent d'introduire un autre mal, le manque de recul par rapport à l'événement
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F
Plutôt d'accord avec vous. <br /> <br /> Vous imaginez bien que je vais rajouter mon grain de sel sur François Bayrou... <br /> <br /> Pour France Galop, vous conviendrez que cela n'a pas la même portée que TF1 et que c'est un peu capillotracté... d'autant plus que c'est assez légitime étant donné qu'il est dans le bain (il possède des chevaux, etc). <br /> <br /> Pour sa période au pouvoir... je ne sais pas. Mais on peut lui accorder le bénéfice du doute en convenant qu'il a pu évoluer depuis cette période qui remonte à 15 ans...
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J
Tout un système à revoir. quand on sait que les médias appartiennent à des marchands de canons ou de béton, on voit la direction que peut prendre cette information.<br /> quand aux aides, c'est du grand n'importe quoi...<br /> <br /> C'est pour cela que le comportement des journalistes qui ne ratent pas Sarkozy m'inquiète...Leurs patrons étant des proches du président, c'est bien qu'il n'a pas du faire les réformes que ces mêmes grands patrons attendent et pour lesquelles ils l'ont fait élire...
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