La droite veut construire des ghettos.
Hier, vendredi 4 Avril 2008, Nicolas Sarkozy a présenté le plan d'économies du gouvernement, plan que l'on qualifiera de rigueur. Ces économies, il devient de plus en plus évident que pour en faire, le meilleur remède serait que Nicolas Sarkozy reconnaisse son erreur initiale et revienne sur le fameux paquet fiscal, sorte de cadeau aux plus riches de 15 milliards. Au lieu de cela, le chef de l'Etat et le gouvernement s'entêtent et présentent une série de réformes qui risquent la plupart du temps d'accentuer les inégalités, voire d'en créer de nouvelles.
Dans toutes ces réformes, le logement tient une bonne place. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les projets évoqués ne vont pas dans le sens de la mixité sociale. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant car il semble évident que Nicolas Sarkozy éprouve de l'admiration pour le modèle anglo-saxon basé sur le communautarisme.
L'Etat propose donc deux mesures phares, baisser le plafond de ressources pour les accédant au logement HLM, et augmenter fortement les surloyers pour ceux qui occupent déjà ce type de logement et dont les revenus se sont améliorés ces dernières années.
A première vue, tout cela semble frapper du sceau du bon sens, et devrait permettre de réserver aux plus pauvres les habitats sociaux. On peut d'ailleurs croire que le gouvernement est sincère quand il parle de justice et de plus grande équité.
Mais voilà, en réservant ces logements aux plus nécessiteux, on s'arrange dans le même temps pour chasser les classes moyennes. Le risque est donc fort de créer des ghettos de pauvres comme si l'exemple calamiteux que l'on connaît avec certaines cités ne suffisait pas. En regroupant dans les mêmes quartiers des familles à grandes difficultés, on leur permet certes d'être logées décemment, mais surtout on les stigmatise.
Je suis de ceux qu'y pense que l'accumulation de misère aux mêmes endroits est une des causes des émeutes de l'automne 2005. En encourageant la mixité sociale, le gouvernement permettrait une certaine émulation sociale et ferait repartir l'ascenseur social, à l'image de ce qui se passait dans les années 50 ou 60. Je crains fort que sous prétexte d'économies et de justice sociale, nous ne soyons en train de mettre en place les problèmes de demain, et que ceux-ci seront autrement plus dures car ils se grefferont à ceux d'aujourd'hui.