Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rêver de nouveau
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 244 052
5 avril 2008

La droite veut construire des ghettos.

Hier, vendredi 4 Avril 2008, Nicolas Sarkozy a présenté le plan d'économies du gouvernement, plan que l'on qualifiera de rigueur. Ces économies, il devient de plus en plus évident que pour en faire, le meilleur remède serait que Nicolas Sarkozy reconnaisse son erreur initiale et revienne sur le fameux paquet fiscal, sorte de cadeau aux plus riches de 15 milliards. Au lieu de cela, le chef de l'Etat et le gouvernement s'entêtent et présentent une série de réformes qui risquent la plupart du temps d'accentuer les inégalités, voire d'en créer de nouvelles.

Dans toutes ces réformes, le logement tient une bonne place. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les projets évoqués ne vont pas dans le sens de la mixité sociale. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant car il semble évident que Nicolas Sarkozy éprouve de l'admiration pour le modèle anglo-saxon basé sur le communautarisme.

L'Etat propose donc deux mesures phares, baisser le plafond de ressources pour les accédant au logement HLM, et augmenter fortement les surloyers pour ceux qui occupent déjà ce type de logement et dont les revenus se sont améliorés ces dernières années.

A première vue, tout cela semble frapper du sceau du bon sens, et devrait permettre de réserver aux plus pauvres les habitats sociaux. On peut d'ailleurs croire que le gouvernement est sincère quand il parle de justice et de plus grande équité.

Mais voilà, en réservant ces logements aux plus nécessiteux, on s'arrange dans le même temps pour chasser les classes moyennes. Le risque est donc fort de créer des ghettos de pauvres comme si l'exemple calamiteux que l'on connaît avec certaines cités ne suffisait pas. En regroupant dans les mêmes quartiers des familles à grandes difficultés, on leur permet certes d'être logées décemment, mais surtout on les stigmatise.

Je suis de ceux qu'y pense que l'accumulation de misère aux mêmes endroits est une des causes des émeutes de l'automne 2005. En encourageant la mixité sociale, le gouvernement permettrait une certaine émulation sociale et ferait repartir l'ascenseur social, à l'image de ce qui se passait dans les années 50 ou 60. Je crains fort que sous prétexte d'économies et de justice sociale, nous ne soyons en train de mettre en place les problèmes de demain, et que ceux-ci seront autrement plus dures car ils se grefferont à ceux d'aujourd'hui.

Publicité
Commentaires
G
Le problème actuel vient du coût du foncier. On construit beaucoup de logements, mais très peu sont accessibles. Le foncier étant cher, on réserve les terrains à ce qui permet de rendre le projet rentable : le marché libre. La création d'établissements fonciers devait lutter contre cette cherté, mais sur la région parisienne, la droite a torpillé cet établissement en jouant la concurrence... Comme politiquement parlant le social n'est pas rentable, sauf le social sup à la limite, on en arrive au manque actuel alors que le bâtiment tourne à plein.
Répondre
L
A Gilles et Val,<br /> <br /> Si 70 % des Français pourraient potentiellement accèder à un logement, cela fait évidemment beaucoup, mais cela pose surtout en parallèle la question du niveau de vie d'une majorité de Français.<br /> Ensuite, une forte proportion de ces 70 % n'a pas accès à l'ensemble du parc HLM, mais à ce que l'on appelle des HLM de luxe, réservés à une population déjà aisée. Le but au départ était de permettre une certaine mixité sociale, à l'arrivée,il est de permettre à certaines communes de sélectionner la population qu'elles accueillent.<br /> <br /> Sinon, reserver les logements sociaux aux pluspauvres, je suis évidemment pour. Mais il faudrait pour cela 2 conditions : que ces logements soient situés dans des petits quartiers de façon à ne pas multiplier les populations en difficulté au même endroit, et que ces cités soient intégrées à d'autres quartiers avec une populationplus aisée, ou à des quatiers plus commerçants par exemple.<br /> Bref, cela demanderait que l'on construise beaucoup plus de logements qu'actuellement, ce qui n'est pas le projet du gouvernement. Son projet actuel est juste de grapiller de l'argent là où il le peut, sous prétexte de justice sociale, mais sans aucune vision à long terme.
Répondre
G
En l'occurrence, je ne suis pas certain que ce soit la mesure la plus critiquable de la "RGPP". En effet, le curseur retenu est un abaissement du seuil de 10% pour accéder aux logements sociaux. Actuellement, c'est pas loin de 60% de la population qui peut prétendre à occuper de tels logements, on est donc assez loin de l'homogénéité sociale. Réduire cette proportion a des effets positifs. De nombreuses communes respectent les critères de la loi SRU (les fameux 20% de logement sociaux), mais en construisant du social sup, accessible seulement aux plus fortunés. L'offre pour les plus défavorisés est le parent pauvre. S'il y a un recentrage limité sur les plus défavorisés ça me semble aller dans le bon sens.
Répondre
V
Et faire une pierre deux coups?<br /> Car, pour une fois, sur le fond je suis d'accord: réserver les logements sociaux aux plus necessiteux...<br /> Mettre cote à cote un logement social avec un autre? Ne pas les mettre aux mêmes endroits... ne pas les parquer...
Répondre
rêver de nouveau
Publicité
Publicité