No country for old men de Joel et Ethan Coen
Un film des frères Coen, c'est un peu Noël en été : un plaisir indéfinissable, à chaque fois renouvelé. Celui-ci n'échappe pas à la règle. Il s'agit cette fois-ci d'un film noir, dans la lignée de Blood simple ou de Fargo.
L'intrigue est simple. Un chasseur de biche découvre les victimes d'une fusillade, probablement un règlement de comptes entre trafiquants de drogue. Mais il s'empare aussi d'une valise pleine de billets. A partir de ce moment-là, un tueur, payé par le propriétaire de la valise, se lance à sa poursuite.
On est tout d'abord saisi par les paysages : désertiques, vierges ou presque de tout arbre, ils donnent d'emblée un cadre mystérieux et angoissant à l'intrigue. Ensuite, comme souvent chez les frères Coen, les dialogues sont rares, sibyllins et directs. Tout est centré sur les personnages, particulièrement le tueur, filmé en gros plan la plupart du temps. On est bien dans un film d'action, où l'aspect psychologique est essentiel.
Enfin, il y a Javier Bardem. machiavélique, terrifiant, fascinant. En un mot, il est éblouissant dans le rôle du tueur. Il n'a pas besoin de parler, son regard suffit à glacer son vis à vis. Et le spectateur aussi.
On ne sait pas toujours comment Chigurh (Bardem), cyniquement prononcé Sugar, retrouve sa proie. C'est probablement voulu par les réalisateurs, même si cela peut nuire à l'intrigue, ça rajoute au côté inquiétant et imprévisible du tueur.
Sans conteste, un des meilleurs films de ce début d'année. A noter, une excellente critique de ce film à cette adresse : http://nuagesetvent.over-blog.com