La bombe de Chirac !

Pendant des mois, je me suis dis que vu l'inimitié entre Chirac et Sarkozy, le premier ne pouvait laisser le deuxième rentrer à l'Elysée sans rien faire. Et puis, les jours, les semaines et les mois passaient, et rien ne venait. Et là, ça y est, j'ai trouvé ! Avant de partir Jacques Chirac a laissé une chausse-trappe à Nicolas Sarkozy.

En effet, depuis 2001, la France avait donné son veto à l'OMC concernant l'AGCS (accord général sur le commerce et les services), notamment à cause des volets agricoles et culturels. Or, en avril dernier la France a levé son veto, et les négociations peuvent désormais reprendre.

Cela veut donc dire que l'on prend le risque de voir les produits culturels considérés comme n'importe quelle marchandise. Exit l'exception culturelle à la française, exit le cinéma d'auteur hexagonal, la chanson française à texte, les petits éditeurs subventionnés. Vive les produits formatés made in Hollywood, vive la pensée universelle standardisée, vive le moins-disant culturel.

Mais cela signifie aussi que l'on prend le risque que 75% des subventions aux agriculteurs français soient supprimées. Rassurons-nous, cela ne touchera pas les gros producteurs. Mais adieu les petits.

L'OMC préconise la généralisation de la suppression des tarifs douaniers, ce qui veut dire que pour de très nombreux produits non encore concernés par l'AGCS, il deviendra alors beaucoup plus rentable de les fabriquer ailleurs. C'est donc une porte ouverte aux délocalisations.

Tout cela, on le voit, va à l'encontre des promesses de Nicolas Sarkozy qui avait annoncé qu'il s'opposerait aux délocalisations. Cela me paraît assez angoissant pour l'avenir, et pourtant, aucune grande télé, aucune radio, aucun grand journal (à l'exception du Figaro) n'en a vraiment parlé (ou alors je suis passé à coté, et il faut donc m'en excuser).

Pour en savoir, lire l'editorial du dernier numéro de la revue "L'Ecologiste", ou aller sur le site de l'OMC : http://www.wto.org, mais cest en anglais.

Comments

[léo]

Eh oui, adieu les petits agriculteurs! Et pauvres de nous: on va encore avoir droit à des fraises industrielles, qui auront séjourné en chambre froide. Le problème, c'est qu'elles perdent leur goût!