Ouverture ! Quelle ouverture ?
J'aimerais bien que les journalistes fassent réellement leur travail d'information. Pour moi, proclamer partout que l'on va faire un gouvernement d'ouverture, cela signifie que des personnes ayant une vision différente de la société vont avoir des postes de ministres. Or, que je sache, on ne parle pas de ministres anti-libéraux, écologistes ou communistes, encore moins, et heureusement, de ministres issus de l'extrême droite.
Quand on parle de ministres de gauche, encore faut-il savoir de qui l'on parle. Les personnes en question ne passent pas pour ainsi dire des gauchistes forcenés et n'ont jamais remis en cause en quoi que ce soit le système en place.
Bernard Kouchner est-il de gauche ? Il postulerait au poste de ministre des affaires étrangères, mais quand on connaît le rapport qu'il a fait sur la Birmanie, pas de problème, les moutons du capital seront bien gardés.
Claude Allégre va travailler pour Nicolas Sarkozy, une mission concernant les universités et probablement la recherche. Quel crédit accorder au seul scientifique français d'envergure qui nie le réchauffement de la planète. Allégre passe à droite, la gauche respire.
Anne Lauvergeon est la patronne d'AREVA, dois-je faire des commentaires ?
Reste le cas Hubert Védrine. J'ai déjà eu l'occasion de dire le bien que je pensais de cet homme. Il est vrai que la politique étrangère de la France y gagnerait. Mais quand on sait que lui-même et Mr Kouchner sont pressentis pour un même poste, et que les deux ont, notamment en matière de politique européenne, des positions très diverses, on est en droit de se demander quelle logique suit Nicolas Sarkozy, au-delà de celle de faire un coup politique et médiatique.
J'ai l'impression qu'en fait d'ouverture, on propose un hochet aux médias, et un leurre aux Français avant les législatives.