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1 juillet 2010

Sarkozy : une fin de règne de tous les dangers !

Des scandales en pagaille, un éxecutif fortement impopulaire, des ministres inaudibles, une majorité qui se lézarde, une opposition revigorée : tout cela rappelle les dernières années des présidences Mitterrand et Chirac. Nous sommes exactement dans le même climat de chaos, de fin de règne. A ceci près que Nicolas Sarkozy n'en est (heureusement ! ) qu'à son premier mandat et qu'il ne lui aura fallu que trois années, là où ces prédécesseurs ont mis 10 ans. C'est dire que les soupçons d'incompétence d'une part de l'opposition en 2007 trouvent encore plus d'écho aujourd'hui.

Tout cela n'est pas si grave en soi, le pays a continué sa vie après François Mitterrand et Jacques Chirac, pourquoi en serait-il autrement avec Nicolas Sarkozy ? Tout simplement parce que Nicolas Sarkozy n'a pas leur finesse politique et qu'il est incapable de se remettre en cause.

A la fin de leurs seconds mandats, François Mitterrand et Jacques Chirac ont su se mettre en retrait. Nicolas Sarkozy n'est pas de cette race là. Il lui reste deux à faire, deux ans où il continuera certainement à être constamment sur le devant de la scène. Mais surtout, contrairement aux deux précédents présidents, alors que la sagesse serait de ne pas se représenter, nul doute qu'il sera candidat en 2012.

Et c'est bien là qu'est le danger. La confusion des genres entre milieux politiques et milieux économiques est telle, les injustices sont si criantes, toutes les institutions ont été tellement bafouées, que l'exaspération des classes populaires est immense. Ceux qui par espoir ou par dépit s'étaient portés sur Nicolas Sarkozy ne le referont pas. Mais dans le même temps, même si elle va mieux depuis que Martine Aubry a pris les commandes du PS, l'opposition reste peu crédible et sans projet. C'est donc dans un désert politique et idéologique que les Français devront choisir leur président. Avec une droite qui risque d'être divisée et une gauche qui le sera de toutes manières.

Dans ce contexte de défiance envers les politiques, de difficultés économiques, d'explosion du chômage et de toutes les précarités. L'extrême-droite se frotte dans les mains. D'autant plus que Jean Marie Le Pen va passer la main à sa fille et que cette dernière ne traîne pas l'image sulfureuse de son père. Elle est plus subtile, plus fine politiquement et sait très bien surfer sur les sentiments de colère et de dégoût des Français. Il suffit de l'écouter parler, par moments on croirait un discours d'Olivier Besancenot. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'idéologie raciste et réactionnaire est toujours là, mais bien cachée désormais, elle n'est plus mise en avant, ce qui fait de Mme Le Pen quelqu'un de respectable... est donc de dangereux.

Dans le chaos que risquent d'être les deux prochaines années, on voit mal comment le candidat Sarkozy pourrait se maintenir au second tour, surtout si Dominique de Villepin, Nicolas Dupont-AignanDupont-Aignan et François Bayrou sont eux aussi candidat. Dans l'opposition, si la gauche radicale ne s'entend toujours pas (ce qui malheureusement paraît le plus crédible), le candidat PS aura un boulevard devant lui au premier tour. Le danger est qu'alors il devra probablement affronter Mme Le Pen au second tour. Le cas de figure d'un duel PS extrême-droite au second tour est le seul où le FN peut espérer l'emporter. En effet, si en 2002 l'électorat de gauche a voté utile, rien ne garanti que celui de droite en ferait autant, tant Nicolas Sarkozy en trois ans a multiplié les passerelles idéologiques.

Ce situation m'apparaît comme de plus en plus probable dans la mesure où, vu la rentrée chaude qui attend le gouvernement, on voit mal comment Nicolas Sarkozy pourrait redresser la barre en terme de popularité d'ici 2012.

Pour autant, le pire n'étant jamais sûr, il y aussi une autre possibilité : celle de l'éclosion d'un troisième candidat faisant concurrence à l'UMP ou au PS. Depuis 1981, à chaque fois qu'il y a eu concurrence entre trois candidats pour le second tour, la participation a été forte, et le FN est arrivé en quatrième position. En 2002, il n'y a pas eu de troisième candidat !

Si en 2007, François Bayrou fut cette personne, le contexte économique et social peut laisser espérer cette fois-ci qu'une personne issue de la gauche contestataire aura ses chances. Si par bonheur la gauche radicale parvenait à s'entendre autour d'une candidat unique et que celui-ci s'appelle Jean-Luc Mélenchon, alors les données peuvent changer. Mr Mélenchon par son charisme et sa crédibilité peut emporter une large part des suffrages populaires qui autrement iront soit dans l'abstention soit au FN.

En principe, 2012 ne devrait pas échapper à la gauche. A condition qu'elle ne joue pas avec le feu.

Sur le sujet :

le site reveil communiste s'inquiète lui aussi de la montée du FN.

Sur le web :

a tort ou a raison nous invite à découvrir le monde carcéral.

Comme toujours, il y a la revue de blog d'oliviersc.

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Commentaires
L
Oh là là, quel pessimisme ! Certes, tout n'est pas joyeux en ce moment, mais bon, le pire n'est jamais sûr !
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P
... Qq chose me dit qu'on écrit ce qu'il y a encore à écrire dans "les carnets noirs du capitalisme", comme on l'a fait en sont temps pour le communisme à " sa belle époque".<br /> Tout n'a pas encore été fait ni vécu, sans doute faut-il que nous soyons confrontés au pire de ce système-là aussi pour nous apercevoir qu'il est temps d'évoluer.<br /> C'est ce temps qui précède à l'évolution qui me fait une craindre le pire, ce temps précédant où tous les extrêmes s'affrontent...<br /> <br /> Je sais, pas bien constructif tout ça!!!
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