Un décret pour amuser la galerie !
On allait voir ce qu'on allait voir ! C'était promis, clamé sur tous les médias, le gouvernement allait sévir contre ces patrons voyous qui licencient, réclament des milliards d'aide de l'Etat et s'octroient des bonus mirobolants.
Le pouvoir allait donc faire un décret, à défaut d'une loi, le tout orchestré par un plan communication tous azimuts. En ces temps de dégringolade de la cote de confiance présidentielle, il ne suffisait plus de montrer les gros bras, il fallait agir. Mettre enfin les actes en concordance avec les paroles.
Sauf qu'au final, tout cela n'est que du vent, de l'esbroufe pour calmer la colère populaire, et garder coûte que coûte le système en l'état. Fallait-il d'ailleurs s'attendre à autre chose d'un pouvoir qui pratique en permanence la lutte des classes, mais toujours du côté des nantis ? Fallait-il s'attendre à autre chose de la part de dirigeants dont l'unique obsession est de se maintenir au pouvoir ?
Il y aura bien un décret, mais il ne concernera que les patrons d'entreprises publiques ou celles aidées par l'Etat. Et ce pour un temps donné, c'est à dire jusqu'à la fin de la crise, que l'on estime à 2010. En clair, quasiment personne ne sera concerné, et le fait même que cela soit limité dans le temps légitime de fait les bonus et autres stock-optionsstock-options.
Hypocrisie ! Tout cela n'est qu'hypocrisie ! Comment peuvent-ils connaître la date de la fin de la crise ? Mais aussi, comment peut-on expliquer que ce qui n'est pas moral et légitime jusqu'en 2010, le devient ensuite. Les bonus, stock-optionsstock-options, retraites chapeau et autres touchés par des chefs d'entreprises qui licencient seront moins choquants en 2012 ou 2025 ? Et pourquoi les entreprises privées ne seraient-elles pas concernées si elles ne sont pas aidées par l'Etat ? Les dirigeants de Total qui annoncent des bénéfices colossaux et licencient, ce n'est donc pas choquant simplement parce que l'entreprise ne touche pas d'aides publiques (ce qui reste à prouver au demeurant) ?
Le gouvernement n'a pas voulu de loi, sous prétexte qu'un décret permettait d'agir au plus vite. C'est surtout parce qu'il voulait éviter un débat prolongé sur le sujet dans un climat de vives tensions sociales. Il a donc produit un décret qui ne sert à rien, si ce n'est au final à protéger les patrons véreux et à définitivement scellé le côté duquel il se situe.
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