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9 mai 2008

La suppression des départements serait-elle une bonne chose ?

Régulièrement ce sujet revient sur le tapis, il faut revoir l'organisation administrative de la France. En effet, entre les régions, les départements, les communes et maintenant les communautés d'agglomérations et autres regroupements de collectivités, il y a de quoi s'y perdre, et ne plus savoir qui fait quoi.

Supprimer un échelon, outre que cela simplifierait les choses et permettrait une meilleure répartition des tâches, permettrait aussi de faire de grosses économies grâce à la suppression des doublons.

Seulement voilà, l'échelon que tout le monde semble vouloir supprimer (mais personne n'a le courage politique de le faire), est le département. Il est vrai qu'à première vue se serait le plus facile à faire. La région, avec un poids démographique et géographique important est l'échelon parfait pour faire face aux défis économiques et à la concurrence des autres régions européennes, notamment allemande. La commune, difficile d'y toucher tant l'esprit de clocher des Français semble être chevillé à leur corps bien au-delà du cliché.

Reste donc les conseils généraux. Même si les départements sont bicentenaires et que l'on voit bien à travers l'affaire des plaques d'immatriculations que les Français y sont attachés, le Conseil Général reste une entité floue et lointaine. Personne ne connaît les responsabilités exactes de ces élus, et le mode de scrutin qui fait que les élections cantonales ont lieu en deux fois (tous les 3 ans) et sont systématiquement jumelées avec d'autres élections encourage le désintérêt des Français. De plus, les préfectures, représentations locales de l'Etat continueraient à exister et à maintenir la présence symbolique de cet échelon. Et de facto, si l'on en croit les sondages, c'est bien les départements dont les Français préféreraient la disparition.

Mais est-ce politiquement pertinent ? A l'heure où la France à elle toute seule a le tiers des communes de l'Union européenne, personne ne s'interroge sur la pertinence à conserver cet émaillage. Que peut concrètement faire un faire d'une commune de 100 habitants, comme il y en a pléthore dans la France rurale ? L'existence de tous ces petits villages a-t-elle une autre raison d'exister, que celle affective, qui relie chacun d'entre nous au lieu où il est né ou a grandi ? D'ailleurs, les communes se rapprochent de plus en plus souvent pour offrir à leurs concitoyens des services que seules elles ne pourraient fournir.

A contrario, le canton, division électorale du conseil général, n'a-t-il pas la taille idéale d'un point de vue démographique, géographique et économique pour prendre plus d'importance ? Ne serait- il pas plus judicieux de regrouper les communes dans les cantons, au sein du département pour leur permettre d'exister économiquement ? Cela pourrait aussi permettre une meilleure répartition des moyens entre communes riches et pauvres. De plus, avec quelques milliers ou dizaines de milliers tout au plus, les citoyens pourraient rester suffisamment proche de leur élu, et celui-ci aurait enfin les moyens de mener une vraie politique, particulièrement en matière de services publics.

Oui, mais voilà pour supprimer les municipalités au profit des cantons et des départements, cela supposerait que le personnel politique veuille affronter les Français, ceux-ci étant attachés à leurs villages. Mais prendre des décisions n'est plus dans les gènes des politiques Français, et il y a fort à parier que si un jour on supprime quelque chose, se sera bien les départements (mais même-là, ce n'est pas fait).

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Commentaires
L
C'est bizarre, sur ce blog et autour de moi, tout le monde pense que la meilleure solution serait de supprimer une partie des petites communes. Et pourtant les sondages disent le contraire. Nous manipulerait on ?
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J
Un exemple que je connais bien . L'action se passe en Bourgogne 2 communes décident de n'en faire plus qu'une pour des raisons d'efficacité. Nous sommes en 1971.<br /> La commune Aig... 60 habitants et la commune de Lic..., mégapole de 120 habitants. Le maire est issu de Lic, le premier adjoint de Aig.. la mairie est celle de Lic...<br /> Consternation à Aig... <br /> Heureusement les élections de 1977 arrivent et chacun retrouve ses petits<br /> Nous avons depuis, toujours 2 communes, donc 2 maires ce qi revient cher en metres de ruban d'inauguration à couper...<br /> <br /> Si seulement Caudéran (annéxée par Chaban Delmas dans les années 60 pouvait demander son indépendance, Bordeaux passerais à gauche...<br /> <br /> On est loin de la fusion des communes, ce qui me semble le niveau effectivement à supprimer dans sa forme actuelle<br /> Il y a une commune dans les Alpes -je crois- où il y a moins d'habitants que de membres du Conseil municipal, car ce sont des propriétaires de résidences secondaires qui sont inscrits sur les listes électorales... Mais ils ne sont pas là à l'année..
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L
Vous avez peut-être raison, c'est probablement plus du cote des élus qu'il faut chercher les blocages que du cote des Français. D'autant plus que les questions constitutionnelles qu'on leur vend souvent comme la solution miracle à tous leurs problèmes, leur passent souvent au-dessus de la tête aux Français.
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C
Moi je suis d'accord. Ici on a la commune, la communauté de commune et le canton (et même le pays je crois ????). Ce sont les mêmes cumulards qui s'occupent des trois. Moi je te virerai ça vite fait. Il y aurait des économies à faire (ou l'argent pourrait être mieux employé). Tiens j'arrête là tellement le sujet me met en colère.
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J
J'ai longtemps été en faveur de la suppression du département, mais j'ai vraiment changé d'avis. Compte tenu de notre organisation administrative, de notre histoire, il s'agit d'une bonne échelle pour gérer les territoires de façon concrète. L'urgence semble plutôt de supprimer la commune pour aller vers les intercommunalités, des intercommunalités avec plus de sens que celles d'aujourd'hui. Comme tu le dis, la taille critique des communes actuelles n'est souvent pas atteinte, surtout avec les lois de décentralisation qui confèrent plus de responsabilités aux élus.<br /> Je ne suis pas contr pas cnvaincu que ce soient les Français qui refusent cett évolution, mais bien plutôt le personnel politique lui même. En effet, moins de communes, une organisation plus simple, ça fait moins d'élus, moins de places à se distribuer. Ca modifie l'équilibre des forces du pays (si on supprimait des communes rurales en particuliers, les plus petites, le Sénat passerait vraisemblablement à gauche…) L'attachement vient rarement du sentiment d'appartenance à une commune, mais plus souvent de l'envie d'isolement (on ne partage pas son magot quand une commune est riche par exemple)
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