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23 juin 2007

Accord sur un nouveau traité constitutionnel européen.

Avant même de commenter l'accord signé à Bruxelles, je tiens à dire que je trouve choquant et antidémocratique la volonté de Mr Sarkozy de faire ratifier ce mini-traité par le parlement et non pas par un référendum. J'estime que ce qui a été jugé par le peuple souverain, ne peut être déjugé par une simple assemblée, aussi représentative soit-elle. Seul un nouveau référendum devrait normalement valider ce nouveau texte. Mais puisque finalement nous ne serons pas consultés, regardons quand même à quelle sauce nous allons être mangé.

Le terme de constitution disparaît du traité. Ça, c'est l'effet Canada Dry : on dirait que ce n'est pas une constitution, ça n'a pas l'air d'une constitution, mais c'est une constitution. Comme quoi, la diplomatie, c'est un métier.

La référence aux symboles européens disparaît elle aussi : on s'en fout.

On déplore également la disparition de la partie III du traité. La belle affaire, puisque tout ce qui était dans la partie III correspond aux anciens traités, et est donc déjà en application. Comme en plus, c'est ce qui avait le plus posé de problèmes lors du référendum, et que rien ne sera modifié quant à la philosophie libérale dé l'Union, on peut d'ores et déjà dire que ce mini-traité ne changera rien.

La référence à la concurrence "libre et non faussée" disparaît (ouais!!!), mais ce principe reste maintenu dans les autres traités (boah!!!). Cependant, il est tout de même précisé que l'Union doit contribuer à la protection de ses citoyens. Ouf !, le génocide massif des européens n'a pas été envisagé.

La présidence stable de l'Union Européenne pendant deux ans et demi, est maintenue. Reconnaissons-le, c'est plutôt mieux que de changer tous les 6 mois. Mais bon, on va changer moins souvent ^la tête qui dirige, mais toujours aussi peu les politiques menées.

L'extension des pouvoirs du parlement européen sera maintenue dans ce nouveau traité, avec toutefois des petits aménagements pour nos amis anglais. Là, oui, donner plus de pouvoirs aux seuls représentants européens directement élus par le peuple, cela ne peut être que bénéfique. A condition que les élections soient réellement européennes, et non plus une addition d'élections nationales.

Le ministre européen des affaires étrangères sera en fin de compte un "haut fonctionnaire pour les affaires européennes et la politique de sécurité". De toute façon, même si on l'appelait Tartempion, un mec qui n'a pas de pouvoir, reste un mec qui n'a pas de pouvoir.

Le droit d'initiative européen permettra à un million de citoyens d'inviter la commission à soumettre une proposition. Il faut donc que la commission accepte l'invitation, qu'elle veuille bien soumettre la proposition, et que finalement elle soit acceptée. Ouahhh !!! et bien je parie qu'il n'y en aura pas beaucoup des propositions acceptées après avoir été soumises à invitation.

Enfin, la règle de l'unanimité est remplacée par celle de la double majorité, même si cela ne se mettra en place qu'en 2017. Bonne nouvelle, le fonctionnement de l'Union Européenne est enfin débloqué. Mauvaise nouvelle, si ce déblocage permet de passer des mesures qui continuent d'aller dans le sens de plus de libéralisme, on va juste se faire avoir plus vite.

En bref, voilà pour les principales mesures. (Soyons juste, je les ai trouvées sur le site du Monde).

Ma conclusion sera qu'il n'y a pas vraiment de quoi pavoiser, ce texte ne débouche sur strictement rien en matière sociale, de protection des marchés intérieurs, ou de droit du travail. Mais, réjouissons-nous à l'unisson de la presse sarkozyste, les 27 se sont entendus, sur presque rien certes, mais ils se sont entendus.

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Commentaires
L
bien content de vous retrouver, vos réponses sont toujours complètes, et m'obligent toujours à affiner ma réflexion. Merci à vous.<br /> Effectivement, je ne veux pas de cette Europe là, et entièrement d'accord avec vous, elle est tout à fait concrète. mais pour qui ? Pour les milliers de travailleurs qu'elle ne protège pas des délocalisations ? Pour les centaines de petits agriculteurs qui mettent la clé sous le paillasson, parce que l'immense majorité des subventions agricoles va aux grands propriétaires terriens ? Pour les populations des pays pauvres qui attendent toujours que l'Europe se dote d'une politique étrangère efficace, pour peser face aux américains et aux chinois avec les valeurs des droits de l'homme qui sont censées être celles des européens ?<br /> Vous voulez des propositions concrètes pour une Europe plus juste ? Je vous en propose 2 parmi plein d'autres : une harmonisation des politiques fiscales qui permettrait une égalité de traitement entre tous les citoyens européens (on peut très bien y arriver en se fixant des échéances comme on l'a fait pour l'Euro), l'établissement d'une politque protectionniste pour les entreprises qui produisent en Europe (notez que le pays qui est le chantre du libéralisme est aussi celui qui protége le plus ses entreprises sur son territoire, à savoir les USA, pourquoi l'Europe ne le fait-elle pas ?<br /> Enfin, je trouve très fort que l'on puisse dire que les électeurs ont voté par manque de maturité. Vous ne deviez pas être en France en mai 2005, car j'ai longtemps été hésitant, j'ai participé à plusieurs meetings avec des personnalités politiques de bord différents,j'ai eu des dizaines de discussions avec des amis, des proches, des collègues, comme rarement j'en ai eu, et j'ai bien le sentiment que pour une fois, il y a eu un vrai débat sur la place de l'Europe dans ce pays, et que c'est en connaissance de cause que les Français ont décidé.<br /> C'est vrai qu'il y a un blocage au niveau européen, mais je n'ai pas l'impression que cela ait conduit à une dégradation de la vie en France. Par contre le projet qui risque de voir le jour bientôt, risque fort à mon avis de renforcer les politiques menées jusqu'à présent, de détériorer les conditions de vie des plus fragiles, et de constituer en fin de compte un non-respect du vote des Françcais.<br /> Enfin, j'entends encore 2 ans aprés les électeurs du oui remettre en cause le vote du 29 mai 2005, mais il ne viendrait à aucun d'entre eux de contester celui de 1992 instituant la monnaie européenne, et pourtant le score était bien plus serré.
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Z
d'accord, mais que vouliez vous ?<br /> Vous ne vouliez pas de cette Europe-là. Mais laquelle vouliez-vous ? Et sans entrer dans des considérations oiseuses, vagues et utopiques. L'Europe est concrète, et nous autres Français n'avons pas le pouvoir de faire plier 26 autres pays à la sauce idéologique qui serait la nôtre, si la recette était connue.<br /> Parce que le discours demandant une Europe "plus juste", "plus sociale", pour la revendiquer efficacement, il faut des propositions concrètes.<br /> Pour le moment ce discours s'est montré desctructeur, mettant en panne l'Europe dans un moment où le Traité de Nice en vigueur (négocié par Chirac ET Jospin) est le moins favorable pour la France. La France a été mise au ban de l'Europe depuis mai 2005, aggravant encore sa situation économique.<br /> C'est bien, on a dit "non". On a dit "non" comme un ado dit non pour la première fois à ses parents, par réaction, mais pas par réflexion. Les arguments le montraient : "les mots "concurrence loyale" et "libre échange" sont mis 170 fois alors que les mot social n'y est que 4 fois" (chiffres non exacts, mais proportion de cet ordre). C'est confondre la littérature et le droit. C'est aussi imbécile que de dire que "Mein Kampf" est un texte d'union parce que le mot le plus fréquent est "et". Au contraire, le juriste que je suis à l'origine prétend que si ces mots sont aussi fréquents c'est parce qu'ils sont très éncadrés, très réglementés, et qu'autant d'exceptions les font évoquer.<br /> Demander une Europe plus sociale (sans proposer comment) c'est bien gentil. Mais l'Europe sera plus sociale quand les marchés seront plus équilibrés, quand les pays comme la France et l'Allemagne auront un coût de production dû au travail compétitif, et pas à coup de réglements européens et de directives qui font fuir les entrepreneurs vers l'Asie... On a refusé l'outil qui aurait pu faire avancer pour rejeter ce qu'on avait déjà, sous les raisonnements atrocement démagogiques de M. Fabius, même pas capable de respecter le vote démocratique de son parti, sous la férule idoélogique des Montebourg, Mélenchon, et autre endive de droite de Villiers ou Dupont-Aignan. Du slogan, pas d'idée.<br /> Il y a d'une part l'utopie, et de l'autre, le réalisme. Le réalisme aurait été de dire "oui" au traité, qui n'entérinait que ce que l'Europe était déjà d'un point de vue économique, et permettait d'avoir de vraies institutions pour aller de l'avant plus tard.<br /> Résultat : deux ans perdus pour aboutir à la même chose.<br /> Ce "non" a été une défaite pour tout le monde, sauf les quelques uns qui y ont tiré les marrons du feu d'un point de vue électoral.
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L
l'Europe n'économique (economie libérale cela va de soi). Mais qu'on ne s'y trompe, beaucoup de gens qui ont voté non (dont je suis), ne l'ont pas fait parce qu'ils ne voulaient plus de l'Europe, mais bien au contraire parce qu'ils en demandent encore plus à l'Europe. Ils ont bien compris que seule une décision politique au niveau de l'Europe peut nous protéger contre les délocalisations, que la défense de nos acquis sociaux passe forcément par une prise en compte des droits sociaux à Bruxelles. <br /> Je crois que les Français veulent l'Europe, mais une autre Europe, et ce mini traité ne fera que renforcer le sentiment de duperie envers les classes populaires.
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G
Ce qui est à remarquer, dans les médias, c'est cet unanime cri de victoire : M. Sarkozy nous a sauvé du méchant polonais...<br /> Je suis d'accord avec vous, le référendum aura au moins servi à vérifier que l'Europe n'était qu'économique !
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L
je crois que ce referendum a été bien utile, même si je n'ai jamais été dupe sur ce qui se passerait ensuite. Mais, au moins, cette consultation aura permis à de nombreux français de décortiquer et de comprendre ce qu'ést le projet européen, celui d'un grand marché de libre-échange, qui n'a absolument rien à voir avec la grande nation européenne que l'on nous fait miroiter ici ou là.
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