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7 juin 2007

Ca promet !

Fait assez rare pour être relevé, 3 confédérations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC), viennent de faire une déclaration commune pour se prononcer contre le projet de loi prévoyant la défiscalisation des heures supplémentaires, et des allègements de cotisations sociales. 2 autres confédérations (FO et UNSA) soulignent de leur coté, leurs inquiétudes par rapport à ce même projet. Plusieurs de ces syndicats ont également fait part de leur mécontentement quant à la manière dont ils ont été consultés.

On dirait bien que la méthode Sarkozy, faite de communication à outrance, de paillettes, et d'ersatz de dialogue, commence à atteindre ses limites. C'est d'autant plus remarquable, qu'au départ tous les syndicats se sont montrés disposés au dialogue. Or, le projet de loi arrive sur la table, et aucune discussion sérieuse n'a été entamé avec les syndicats.

Tout cela est vraiment regrettable, surtout que je pense que si des syndicats aux options aussi différentes que la CGT, la CFDT et la CGC prennent la peine de tirer la sonnette d'alarme ensembles, c'est qu'il y a des préoccupations à avoir pour le monde du travail.

Tout d'abord, ces mesures vont probablement couter très cher, et ce coût sera forcément supporter par la collectivité. Or, comme il n'est vraisemblablement pas question que cela soit financé par l'impôt direct, ce sera probablement par une augmentation de la TVA que cela se fera, contrairement à ce qu'affirme Mr Fillon, mais conformément aux promesses de Mr Sarkozy pendant la campagne (souvenez-vous entre autre de la TVA sociale).

Ensuite, je pense que la défiscalisation des heures supplémentaires aura un effet négatif sur l'emploi. En effet, il deviendra plus intéressant pour un patron de faire faire des heures de travail en plus à ses salariés, plutôt que d'embaucher. En outre, je doute que cela ne soit aussi populaire que l'on veut bien nous le dire, il suffit de regarder ce qui se passe à la brasserie Kronenbourg pour s'en rendre compte.

Enfin, et ce n'est pas le moindre des points, les allègements de cotisations sociales vont avoir pour effet direct de creuser le déficit de la sécurité sociale, ce dont personne ne peut se réjouir, sauf évidemment si l'on approuve une ouverture constante vers les mutuelles et assurances privées. Sur le sujet de la sécurité sociale, j'aimerais juste rappeler que depuis 1994, l'Etat est normalement obligé de compenser toutes les exonérations, mais il ne l'a jamais fait, rajoutant ainsi 5 milliards de manque à gagner aux caisses de la sécu. Et si le déficit de cette dernière était voulu et organisé ?

Pour terminer, je ferais remarquer que les organisations patronales se sont félicitées du projet de loi, tout en regrettant qu'il n'aille pas assez loin (sic !).

En tout cas, avec ou sans tsunami électoral de la droite, l'automne promet d'être caniculaire.

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Commentaires
L
Je pense qu'une grande partie de ma réponse à votre commentaire est comprise dans mon deuxième message sur la TVA sociale du 13/06/07. Je vous propose donc de vous y reporter. En espérant vous revoir très bientôt et poursuivre la discussion, sur ce sujet ou d'autres.
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Z
sur les cadeaux fiscaux. J'ai toujours considéré que ces niches étaient effectivement de cadeaux qui ne réglaient rien. Seule une baisse généralisée peut améliorer le rendement des entreprises françaises. Les faits sont là, ça n'a rien réglé.<br /> D'ailleurs la terminologie le dit : lutte contre le chômage. Il ne s'agit pas de l'emploi. Et pour l'emploi il n'y a qu'une seule question à se poser : comment remplir les carnets de commande des entreprises.<br /> Cette question n'a jamais été posée jusque là. Cette fois, je crois qu'un gouvernement a le courage politique de poser cette question et de prendre des décisions contraire au dogme de ces 26 dernières années.<br /> En matière politique et économique, quand on veut faire bouger quelque chose, le bouton est souvent ailleurs.
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Z
que les entreprises vivent dans un environnement de concurrence.<br /> Durant 26 ans, les gouvernemets successifs ont pratiqué la même politique : la réduction de charges catégorielles. Tantôt pour les jeunes, les vieux, les chômeurs, les RMistes. Comme Rocard l'avait indiqué, ça a créé un effet d'aubaine pour une catégorie au détriment des autres, sans régler le problème fondemental : comment financer la solidarité nationale sans perturber la concurrence entre les catégories sociales ?<br /> Il est évident qu'on crée une entreprise pour gagner de l'argent. mais la concurrrence est rude. Je travaille dans une entreprise dont les prix sont soumis à des cours hebdomadaires, et en raison de la concurrence, les prix sont revus à la baisse lorsque les cours baissent eux-aussi. Pourquoi ? Parce que le premier des différents concurrents qui répercute la baisse aura le meilleur chiffre d'affaires. Donc les autres suivent pour ne pas perdre des parts de marché.<br /> Pour en revenir à la solidarité nationale, elle est supportée intégralement par le travail. Or pourquoi un chômeur bien indemnisé, un retraité ne participeraient pas à cette solidarité ?<br /> Si une TVA sociale est institutée, et à condition que ce soit en compensation d'une baisse des charges salariales, une baisse des coûts de revient est mécanique. Toutes les entreprises ne la répercuteront pas de la même manière en raison de leur structure de charges. Mais pour l'essentiel, il est fort à parier qu'une baisse du prix de vente est prévisible, afin de gommer la hausse dûe à l'augmentation du taux de TVA. En 1995, quand M. Juppé a augmenté la TVA de 2 points, la hausse des prix a été peu sensible (contrairement à ce qui vient d'être dit dans certains journaux qui ont oublié que six semaines de grève générale ont sérieusement plombé les comptes et la croissance). Et ce, toujours en raison de la concurrence : le premier qui est capable d'absorber la hausse remportera des parts de marché, et compensera par une hausse de son chiffre d'affaires. Les autres suivront. Et ceci est particulièrement vrai pour les entreprises travaillant à l'exportation. Pouvoir baisser le prix de revient de quelques euros la pièce peut permettre de remporter un marché et de consolider les emplois d'une entreprise et peut-être même d'en créer d'autres.<br /> L'Allemagne a fait ce pari il y a peu et s'en est immédiatement sortie avec un excédent de sa balance commerciale.<br /> Voilà pourquoi je mets de forts espoirs dans la TVA sociale, que j'appelle de mes voeux depuis plus de cinq ans, avant même qu'un seul homme politique ne l'évoque. Je rappelle en outre que plusieurs syndicats de cadres et de PME avaient signé un manifeste en ce sens fin 2006.
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L
Tout d'abord, cher Z, bienvenue sur mon, il est toujours intéressant et constructif de discuter avec des gens d'opinions différentes. J'espére donc te revoir souvent.<br /> Je trouve ta démonstration intéressante et pas complètement fausse. Cependant, j'aimerais rappeler que depuis 25 ans, tous les gouvernements ont multiplié les cadeaux fiscaux aux patrons et aux grandes entreprises, que cela a quasiment toujours été fait dans le cadre de la lutte contre le chômage, et pratiquement toujours sans contrepartie. Le résultat est que nous avons toujours un des taux de chômage les plus élevé d'Europe, et s'il ne baisse aujourd'hui, ce n'est qu'au prix d'une importante montée de la précarité.<br /> Ensuite, je ne critique pas les patrons à priori, mais j'aimerais bien qu'un jour un homme politique réponde honnêtement à cette question : Quand quelqu'un crée sa propre entreprise, il le fait pour vivre, subvenir à ses besoins, ganger de l'argent (beaucoup si possible), ou alors par pur altruisme et dans le but de donner du travail aux autres ?<br /> Je pense que si l'on répond honnêtement à cette question, seule la première réponse est possible. Et l'on comprend alors pourquoi, la baisse des charges sur les heures supplémentaires et la TVA sociale ne marcheront pas. Et quand elle dit cela, la gauche n'est pas à l'ouest, elle est lucide, de même que des dizaines de grands économistes qui dénoncent le danger des propositions de Sarkozy pour la justice sociale.
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Z
étaient capables de créer de l'emploi ça se saurait...<br /> <br /> Je me demande toujours si un syndicaliste sait lire un bilan comptable... A vouloir faire porter la solidarité nationale sur les entreprises par le biais du travail, ce sont les salariés qui perdent de l'argent sur leur rémunération, et le consommateur qui paye sur le prix de vente (il ne faut pas croire que l'entreprise pour faire son bénéfice n'intègre pas ce coût dans son prix de revient) augmenté de la TVA qui porte aussi sur ces charges salariales.<br /> Les syndicats craignent ce qui existe déjà, et redoutent qu'on rende de l'argent aux salariés...<br /> Reporter une partie des charges sociales sur la TVA, ça ne ferait que réduire la part de charges sur le salaire sur la partie basse du bilan. Certes, c'est le consommateur qui payera, c'est à dire celui qui a les moyens de consommer, et pas celui qui travaille, sans considération de ses revenus.<br /> Cette TVA dite sociale permettrait aussi de faire payer une contribution sociale sur les produits importés qui sont en exempts quand ils proviennent de pays à faible protection sociale, tout en rendant plus compétitifs (à condition de baisser les charges sociales) les produits français à l'exportation (cas dans lequel il n'y a pas de TVA). D'un côté on se protège contre le dumping social, de l'autre on favorise les enterprises françaises.<br /> C'est à se demander où est la gauche... ? A l'ouest, peut-être.
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