Un gouvernement de la continuité

Ça y est, le gouvernement a été nommé, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas un gouvernement de rupture. Je reviendrai dans les jours qui viennent sur ce sujet, avec des portraits détaillés des principaux ministres.

Sinon, ce que l'on peut dire dans les grandes lignes, c'est qu'il y a beaucoup de têtes connues, les Juppé, Borloo, Alliot-Marie, Hortefeux, Bertrand, Darcos, Bachelot, Woerth, ont tous déjà été ministres.

Ensuite, l'ouverture à gauche n'est guère qu'un leurre. Kouchner et Besson en plus d'être des arrivistes, ne peuvent être classés comme les plus à gauche du PS. De plus, Mr Kouchner rejoint au moins sur deux points Nicolas Sarkozy, celui de l'atlantisme, et celui du scepticisme (si ce n'est plus) sur la non intervention de la France en Irak. Quant à Mr Besson, faire rentrer au gouvernement un homme à la réputation sulfureuse de traître, est ce vraiment un avantage ?

La création d'un grand ministère de l'environnement regroupant également les transports et le développement durable est une bonne chose, mais avec un ministre avec la fibre écologiste aussi forte qu'Alain Juppé, est-ce vraiment crédible ?

Enfin, pour terminer pour aujourd'hui,  la division du ministère de l'économie en deux est source d'interrogations et d'inquiétudes. La création d'un ministère des comptes regroupant les finances publiques, la sécurité sociale et la fonction publique, risque de voir dériver l'état vers une logique comptable et de pousser les différents services publics vers une nécessité de rentabilité, au risque d'un service de moins bonne qualité, notamment pour les plus démunis.