Et pendant ce temps-là, en Allemagne...
La première visite officielle du nouveau chef d'état sera pour l'Allemagne. Chose normale vus les intérêts politiques et économiques forts entre les deux pays. Mais, justement, intéressons un peu à l'Allemagne qui a été si souvent vantée par monsieur Bayrou pendant la campagne, pour son gouvernement de coalition. Est-ce que cela marche vraiment ?
Si l'on en croit la presse économique française, qui a une légère propension à la pensée unique "tendance grand capital", la situation allemande est nettement meilleure que la française. Les exportations germaniques explosent malgré l'Euro fort, et le gouvernement fédéral aurait réussit à faire passer des réformes drastiques en matière économique et sociale, lesquelles ont le bon goût de plaire à nos journalistes français.
Mais qu'en pensent réellement les Allemands de cette coalition et de cette chancelière qui serait si populaire ? Si le peuple allemand ne la voue pas aux gémonies, la côte de popularité d'Angela Merkel ne cesse de s'effriter. Et puis, véritable teste, il y avait ce week-end des élections au parlement de Brême, parlement tenu par une coalition CDU/SPD, et la gauche comme la droite ont fortement baissé (la gauche plus que la droite) au profit des Verts (16%) mais aussi de l'extrême gauche alliée aux Communistes (8%).
Certes, ce n'est qu'une élection locale, mais intéressante, car elle traduit exactement l'inverse de ce qui s'est passé en France. Notons d'abord, qu' apparemment, les gouvernements de coalition, cela ne satisfait pas les gens, et la gauche a visiblement beaucoup a y perdre que la droite. Ensuite, la poussée de l'extrême gauche et des verts est bien la résultante d'une contestation de la politique économique menée en Allemagne. Or, les réformes qui ont été effectuées récemment dans ce pays (réforme de la sécurité sociale, augmentation de l'âge du départ à la retraite) et plaisent beaucoup à la presse française, sont peu ou prou celles qu'envisagerait Nicolas Sarkozy.
Alors prenons nous à rêver, en France, d'une extrême droite quasi inexistante qui se verrait peu à peu remplacée par une vraie gauche de combat entraînant ainsi un glissement de terrain des idées politiques à bâbord.
Rien n'est fait, mais à l'heure où la social-démocratie en Allemagne, Royaume-Uni, France, et ailleurs montre ses limites, retrouver une gauche sûre de ses valeurs, une gauche sans concession, permettrait un grand espoir pour bon nombre de nos concitoyens. Alors, messieurs les politiciens, au travail.