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29 mai 2020

Gérard Collomb : la politique à l'ancienne telle qu'on ne veut plus la voir

Un des problèmes de la France, c'est qu'une partie de sa classe politique considère qu'être élu est un métier et s'approprie sur le long terme les mandats que le peuple lui confie, avec de surcroît une fâcheuse tendance à occuper la place plus longtemps que de raison. C'est ce qu'on appelle des notables. Des personnalités qui ont réussi à se faire élire sur un territoire, y ont oeuvré, et parfois bien, en améliorant les choses, puis petit à petit ont laissé tomber toute idéologie, toute pensée politique pour ne plus se concentrer que sur leur propre promotion et sur un seul objectif : leur réélection. C'est ainsi que dans certaines villes on se retrouve parfois avec des caciques de 80 ans, semi-grabataires qui sont surtout là parce qu'ils se croient indispensables.

L'exemple de Gérard Collomb à Lyon en est une excellente démonstration jusqu'à la caricature. Voilà un homme politique qui à l'aube des années 2000, alors qu'il était déjà élu d'opposition depuis 1977, a été le fer de lance de ce que l'on a appelé "la gauche plurielle", c'est à dire une alliance réunissant socialistes, communistes, radicaux et surtout écologistes. C'est sur cette étiquette de "Gauche plurielle" qu'il a réussi à se faire élire maire de Lyon.  Cette alliance sera reconduite en 2008, mais éclate en 2014 puisqu'au premier tour, communistes et écologistes feront d'autres alliances. Gérard Collomb sera toutefois largement réélu dans un contexte particulièrement défavorable à la gauche, mais au prix d'une campagne menée sans que l'étiquette socialiste où la revendication d'une appartenance à la gauche ne soit mis en avant.

Il ne s'agissait pas là d'une stratégie électorale, mais bien d'une dérive droitière. La suite le confirmera puisque Gérard Collomb sera l'un des premiers notables socialistes, et le plus important, à trahir son parti pour rejoindre la macronie naissante. Il en sera récompensé par le ministère de l'Intérieur, poste qu'il quittera rapidement, par désir de rejoindre sa ville de Lyon dira-t-il, parce qu'il était incompétent à ce poste diront à peu près tous les autres.

Cependant, malgré les limites qu'il a montré comme ministre et malgré un âge qui lui laissait promettre un avenir de retraité (70 ans en 2018), il s'est fait réélire maire de Lyon, quitte à déloger celui qu'il avait mis en place, quitte à créer la zizanie parmi ses soutiens. Il est donc un des rares maires sous l'étiquette LREM. Sacré revirement pour celui qui autrefois faisait campagne pour la retraite à 60 ans et qui désormais a soutenu les fossoyeurs de cette même retraite à 60 ans. De quoi dégoûter plus d'un électeur qui croit encore un peu à l'honneur en politique et à la force des convictions.

Mais il n'est de belle trahison que celle qui sont accomplies jusqu'au bout. C'est ce que Gérard Collomb vient de faire pour le scrutin municipal de 2020. Alors qu'il tentait de se faire élire à la métropole de Lyon (désormais siège du vrai pouvoir dans la capitale des Gaules), c'est une véritable claque qu'il a reçu au premier tour, se retrouvant en quatrième place, derrière une liste dissidente LREM. Plutôt que d'accepter la défaite et d'enfin prendre une retraite que les Lyonnais ont estimé méritée, il se montre revanchard et haineux et fait finalement alliance avec l'ennemi d'autrefois, la droite, dans le but de constituer un hypothétique front républicain pour empêcher l'élection des ... écologistes ! Eh oui, ceux là sans lesquels il n'aurait pu prendre la mairie en 2001. 

Vous avez compris la logique de Collomb ? On pourrait la résumer en une phrase : après moi le déluge. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est ce genre d'attitude qui est mortel pour l'engagement politique et le civisme. Cette absence de pudeur, de droiture, de fierté, cette confiscation des mandats populaires, voilà ce qu'on ne veut plus voir. Et c'est Collomb aussi qu'on ne veut plus voir !

 

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