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12 mai 2020

Non, la CGT n'a pas commis un crime en faisant respecter les droits des travailleurs à Sandouville !

Dès les premiers jours jours du confinement, on avait bien compris que certains, au MEDEF, au gouvernement ou dans les cercles libéraux, profiteraient de la période pour mettre à mal ce qui reste du droit du travail. Les ordonnances prises sous l'égide de l'état d'urgence , ainsi que certaines déclarations des dirigeants de la centrale patronale ont vite levé les doutes : le monde d'après sera bien celui du rabougrissement des droits des travailleurs.

Ce qui se passe en ce moment à l'usine Renault de Sandouville est une parfaite illustration de la menace qui se met en place. Dès la fin du mois d'avril, le constructeur automobile a voulu reprendre l'activité dans son usine, la production, il est vrai, ayant pris un sérieux retard. Ce sont donc 1800 travailleurs qui étaient appelés à la reprise du travail. Les dirigeants de Renault se sont appuyés sur un accord signé avec la plupart des syndicats concernant les conditions sanitaires. Sauf que la CGT n'a pas signé cet accord. La centrale de Montreuil a fait valoir que l'entreprise n'avait pas respecté ses obligations légales, notamment celle de présenter l'accord devant le CSE (Comité social et économique de l'entreprise où siègent les représentants du personnel). Le syndicat, pour faire respecter la loi a donc porté plainte. Rappelons  que la CGT est dans son droit quand elle agit ainsi. Faire respecter le droit du travail censé protéger les travailleurs, c'est quand même le rôle d'un syndicat. La démarche de la CGT était d'autant plus justifiée que la justice lui a donné raison, ce qui, il faut bien le constater, n'arrive pas tous les jours, sinon ça se saurait. La réouverture de l'usine a donc été suspendue.

Là-dessus, on eu droit à un déferlement incroyable, médiatique et politique, sans aucune nuance, contre la CGT. Ainsi, elle serait responsable de la situation économique où se trouve Renault, ainsi elle entraverait la politique gouvernementale dans sa volonté de relocalisation. Sauf qu'en s'en prenant aussi véhémentement à la CGT, ces beaux penseurs libéraux commettent un sous-entendu et un oubli. Le sous-entendu est que la reprise devrait donc se faire contre le droit du travail et donc sur le dos des travailleurs. L'oubli est de ne pas rappeler qu'il y a eu une décision de justice et que si elle était défavorable à l'entreprise s'est parce que celle-ci ne respectait pas la loi. Ce dont visiblement le petit milieu politico-métiatique libéral n'a que faire.

Le plus désolant dans tout cela, c'est que cette attaque en règle contre la CGT (et donc les salariés qu'elle représente) se fait une fois de plus avec la complicité des autres syndicats et notamment le premier d'entre eux, la CFDT. Mais, bon, que peut-on encore attendre d'une centrale syndicale qui a si souvent trahi et le qui en est réduite à faire des communiqués avec le MEDEF (lire ici) ? Comme si l'intérêt des grands patrons (attention, je ne parle pas des petites entreprises) et des ouvriers se confondait.

Dans toute cette affaire, il y a une parole qui a eu bien  peu droit de cité dans les médias, c'est celle de la CGT. Le journal L'Humanité a donné la parole au délégué syndical CGT de l'usine et en a fait une vidéo. La voici : 

 

 

 

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