Avec Blackrock, pour l'Union Européenne, le monde d'après va beaucoup ressembler à celui d'avant !
Souvenez-vous, c'était il y a quelques semaines seulement, en plein coeur du mouvement contre la réforme des retraites (c'est vrai qu'aujourd'hui on a l'impression que cela fait une éternité), nous découvrions stupéfaits le rôle joué par la société américaine Blackrock auprès d'Emmanuel Macron et de son gouvernement. Blackrock, pour mémoire, c'est une société de gestions d'actifs (oui, quand on est pudique on dit comme ça pour dire qu'ils gèrent surtout des fonds de pension), donc très intéressée par une libéralisation des retraites en France. Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron, Blackrock a ses entrées à l'Elysée et tout porte à penser que le texte sur les retraites doit beaucoup à ces américains (lire "Mais pourquoi BlackRock est-il aussi puissant en Macronie ?" ou encore "Les BlackRock conseillent Macron | Lanceur d'alerte Info").
Ces derniers jours, l'Union Européenne a lancé un appel d'offre pour étudier comment elle peut intégrer au mieux les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans sa supervision budgétaire. Rien de choquant à cela, puisque dans ses discours, Mme Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne a fait de l'environnement une priorité, on passe donc en principe aux actes. Sauf que, ô surprise, qui a remporté l'appel d'offre ? BLACKROCK !!!! Eh ! oui ! on découvre d'un seul coup que ces spécialistes de la finance sont subitement devenus des pros de la gestion environnementale.
Alors évidemment, et heureusement, cela crée quelques remous. Toutefois, apparemment ce qui pose problème, ce sont de potentiels conflits d'intérêts, Blackrock ayant parmi ses principaux clients de nombreuses compagnies pétrolières. Ça c'est sûr, pétrole et environnement ça fait désordre (lire : "Engagé" par l'Union européenne, BlackRock au cœur d'une nouvelle polémique).
Pourtant, moi, ce n'est pas cela que je trouve problématique. Ce que je trouve scandaleux, c'est que cette entreprise représentative d'un système au coeur de tous nos maux, de toutes les dérives, puisse simplement, en toute décontraction, postuler à un tel appel d'offre (et le remporter en prime). Ceux qui espéraient encore qu'après la crise le monde serait différent à ce qu'il était avant ont là une réponse sans équivoque. On sait maintenant exactement ce qu'il faut faire pour sauver la planète et résoudre les inégalités. De toute évidence on ne le fera pas sans une intervention populaire.
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