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3 avril 2020

La crise sanitaire repose la question de France 4 et du service public télévisé

 Fichier:France 4 logo.png — Wikipédia

Les crises ont aussi des effets bénéfiques et notamment celui de nous rappeler que les services publics sont primordiaux dans nos vies et qu'il est indispensable d'en prendre soin. On voit bien à quel point des années et des années de contraction budgétaire ont affaibli la fonction publique et que malgré tout cela elle fait face dans la tempête. C'est vrai bien évidemment pour la fonction publique hospitalière, mais aussi pour l'enseignement, pour la police, pour la gendarmerie, pour les services pénitentiaires et plein .d'autres secteurs.

Il est aussi un service public moins essentiel et moins évident aux yeux des Français qui fait face dans l'adversité : celui de l'audiovisuel public. Pourtant, l'apparent changement de pied qu'est en train d'effectuer la majorité présidentielle sur l'avenir de la petite chaîne France 4 et sur la loi sur l'audiovisuel public est lourd de sens sur la vision et l'avenir des services communs en général.

Normalement, et selon les voeux du Premier Ministre et du Président de la République, France 4 devait cesser toute activité hertzienne à partir de cet été (de même que sa petite soeur France ô, la chaîne des outre-mers). Il faut dire que cette chaîne a longtemps cherché sa voie et son public, et que ce n'est que récemment qu'elle s'est recentrée sur les programmes pour les plus jeunes.

Et puis, le Coronavirus est arrivé, et a changé la donne. Face à l'impératif du confinement de tous les élèves, de la maternelle à l'université, il a fallu dans l'impréparation la plus totale, assurer un semblant de continuité éducative. C'est ainsi qu'il a été demandé à France 4 dans l'urgence de prévoir des émissions répondant tant que faire se peut aux programmes scolaires. Ainsi fut fait dans des délais records. A la surprise générale la qualité et le succès public, dépassant l'audience scolaire, furent au rendez-vous.

Là, le miracle s'est opéré. Le regard des politiques a changé sur cette chaîne. Désormais, France 4 la pestiférée, la station dont il fallait se débarrasser, démontre de la plus belle des façons son utilité publique (lire ici). En effet, quand on lui en donne les moyens, quand on lui fixe une direction et des objectifs clairs, le service public de l'audiovisuel (à l'instar de tous les autres services publics), sait se montrer efficace et indispensable. Désormais, c'est la suppression de France 4 que certains remettent en cause.

La réflexion étatique semble même devoir aller plus loin, puisque qu'au-delà de France 4, c'est toute l'architecture de la future loi audiovisuelle qui pourrait être remise en cause. Cette dernière n'étant qu'un nouvel avatar de la pensée dominante, à savoir faire des économies encore et toujours sur le dos de la fonction publique au profit (encore et toujours) des intérêts privés. Cependant l'idée même que l'on pourrait faire autrement est enfin esquissée, ce qui en soit est bonne nouvelle (lire ici).

Attention, il ne faut pas se leurrer, encore moins se réjouir. Ce ne sont ici que des paroles et en bientôt 3 ans, nous avons appris qu'avec Emmanuel Macron et sa clique il y a souvent loin des paroles aux actes. Cependant, la simple possibilité qu'un changement de pied soit possible est une preuve supplémentaire que la politique menée jusque là, dans le domaine médiatique comme dans les autres, est une impasse.

 

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Commentaires
C
J'ignorais complètement ça !! Merci de l'info !
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