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2 avril 2020

Le Coronavirus nous indique la voie à suivre, nous ne la prendrons pas !

Nature sauvage

La crise sanitaire puissante et mondiale que nous traversons nous fait oublier qu'il y a aussi d'autres crises, plus profondes et plus dévastatrices qui vont nous revenir en pleine face une fois le coronavirus passé : les crises environnementales et sociales.

Pourtant, si le Covid-19 a eu un intérêt, c'est au moins celui de nous montrer la voie pour sauver la planète. Avec le ralentissement économique généralisé, entraînant celui des échanges de toutes sortes, on s'aperçoit que partout la pollution diminue, que la nature reprend ses droits. Les eaux de la lagune de Venise sont limpides, les dauphins reviennent dans les ports, les oiseaux chantent à tue-tête, les félins réinvestissent les villes (cet article résume bien tout). Bref, dès que l'homme s'arrête, tout redevient normal. Est-ce vraiment un hasard, si dans cet hiver anormalement chaud, nous avons un début de printemps très frisquet, juste au moment où tout s'arrête ? Cesser, ou du moins mieux réguler nos déplacements à outrance à travers la planète, que ce soit pour le commerce ou le tourisme, voilà ce que cela nous indique. Et cela doit commencer par une relocalisation de l'économie.

Le coronavirus, nous montre aussi la voie pour que nos sociétés s'en sortent mieux socialement. Alors qu'après chaque soubresaut économique (1974, 1979, 1987, 2008), la réponse politique est toujours la même, celle de diminuer la dépense publique et donc les services publics qui en dépendent, on vient bien aujourd'hui que c'est le contraire qu'il faut faire. Ce sont les services sociaux et médicaux qui sont au coeur de la tempête, ceux qui souffrent de mille façons parce qu'ils ont été dévalorisés depuis tant d'années (en France comme ailleurs), mais qui sont ceux par qui la solution et la fin de crise arrivera. La nécessité de l'intervention de la puissance publique, l'importance de maintenir des filets de sécurité sociaux, tout cela devient une évidence.

Mais ce n'est pas tout ! Alors que dans un premier temps, les réponses des Etats ont été de fermer leurs frontières et de protéger leurs populations (au mépris parfois des libertés et des droits de l'homme), face à la pandémie généralisée, c'est désormais la solidarité internationale qui se met place, cahin-caha. L'Allemagne prend en charge des malades français, la Chine, Cuba, la Russie envoient du matériel et des médecins en Italie, la France et le Royaume-Uni font de même en Iran. C'est loin d'être suffisant, mais c'est une ébauche de ce qu'il faudrait faire. Cela suggère de façon implicite qu'à l'avenir pour faire face aux crises de toutes sortes, l'humanité ne pourra s'exonérer d'une organisation mondiale supranationale.

Rationalisation et diminution de l'activité économique, renforcement de la puissance publique au service de tous, collaboration internationale : on sait désormais ce qu'il faut faire, nul ne peut plus l'ignorer. Pourtant, c'est ce que nous ne ferons pas.

Quand on interroge les dirigeants du monde entier sur ce que doit être la sortie de crise, leurs réponses sont limpides, leurs solutions sont claires : il faut relancer l'économie. Non pas la modifier en profondeur, la repenser, et refonder dans le même temps notre rapport aux autres et à la nature, non remettre le modèle économique en place. Quitte à relocaliser quelques industries et renationaliser quelques entreprises de façon cosmétique et symbolique. Tous les milliards, en France comme ailleurs, que l'on nous promet non qu'une seule et unique direction : protéger les entreprises, maintenir coûte que coûte l'activité économique telle qu'elle était avant. Les discours humanistes et pleins des meilleurs intentions d'Emmanuel Macron ou d'Ursula Von der Leyen (présidente de l'UE) ne sont que des façades, des leurres. Ce qui compte, ce sont les mots de Trump (président de la première puissante mondiale) qui veut sauver l'économie (lire ici), ce sont ceux de Darmanin, ministre des finances, qui tient les cordons de la bourse, donc le vrai pouvoir (lire le billet précédent). Pour tous ces puissants, il n'y a qu'un slogan qui vaille : il faut que tout change pour que rien ne change.

Désormais nous connaissons le chemin à suivre, mais ceux qui ont les clefs du camion nous emmènent sur une autre route, la mauvaise. Pour s'en sortir, il faudra que partout où c'est possible les citoyens reprennent le volant. C'est pas gagné !

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