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5 avril 2015

Les Départementales, une victoire incontestable mais de mauvais augure pour Marine Le Pen.

Il n'est certainement pas question ici de faire l'autruche : le scrutin départementale fut un véritable succès pour le Front National. A défaut d'avoir pu conquérir un département, ce sont tout de même un quart des électeurs qui ont voté pour ce parti, sans compter qu'en plus d'avoir désormais de nombreux élus locaux supplémentaires, il s'implante un peu partout sur le territoire. Il est indéniable que pour l'instant, Marine Le Pen et son parti ont une véritable dynamique pour eux.

Pourtant, au moment de faire son allocution au soir du premier tour, Marine Le Pen arborait le masque des mauvais jours. Oh ! subrepticement, fugitivement, en bonne professionnelle de la communication qu'elle est, elle s'est vite reprise, mais suffisamment longtemps cependant pour que même l'humoriste Didier Porte le remarque et en fasse une vidéo (à voir à la fin du billet) ; au soir du second tour, c'est une Marine Le Pen particulièrement agressive envers le Premier Ministre qui s'est exprimée. Pas vraiment l'image que l'on se fait d'un vainqueur et de quelqu'un de serein.

Tout cela s'explique parce que les élections Départementales, tout comme les Régionales qui se profilent en décembre, ne sont qu'une étape vers le seul objectif qui intéresse vraiment Marine Le Pen et le Front National : la conquête du pouvoir en 2017. Dans ce but, la fille de Jean-Marie a une stratègie simple : faire exploser l'UMP, devenir le premier parti d'opposition face au PS et se retrouver au second tour contre la gauche socialiste.

De fait, cette stratégie est la seule qui puisse lui permettre d'atteindre son objectif. En effet, les résultats du second tour l'ont bien démontré, c'est lorsque le FN se retrouve en duel contre un candidat de gauche, et si possible socialiste, qu'il a le plus de chances de gagner, même si les probabilités de défaites, même dans ce cas, restent de loin les plus fortes. Il lui faut donc éliminer la droite.

Or, c'est là que le bât blesse : l'UMP alliée avec l'UDI (ce qui risque fort d'être le cas à la présidentielle) est sortie non seulement en tête, mais renforcée de ce scrutin. Mieux encore, au second tour, lors de triangulaires, le score du FN stagne, voire régresse, une partie de ses électeurs préférant se porter sur le candidat de droite pour assurer son élection. Le vote FN reste donc encore pour une grande part un vote de protestation, ce qui peut s'avérer handicapant pour un second tour.

Pour le moment, ce qui se dessine, c'est un second tour UMP FN, donc une défaite assurée pour Marine Le Pen. Mais ce n'est pas tout, car même le scénario tant annoncé par les médias d'une présence inéluctable de Mme Le Pen au second tour n'est plus aussi sûr. Avec 21 % pour les candidats PS au Union de de la Gauche au premier tour, le PS se prend certes une claque historique, mais il résiste mieux que prévu. Surtout il progresse fortement par rapport aux élections européennes. Dans la configuration si particulière d'une présidentielle, où la peur du FN va jouer à fond à gauche avec son corollaire le vote utile, la qualification du candidat socialiste pour le second tour n'est plus une utopie.

Le tripartisme que l'on nous vend tant depuis une semaine, n'est pas une bonne nouvelle pour Mme Le Pen. Cette configuration implique qu'un des trois partis ne se qualifie pas pour le second tour, et ce pourrait bien être celui qui fasse encore le plus peur : le FN. C'est bien pour cela que Marine Le Pen voulait rester au bipartisme, mais avec une UMP remplacée par le FN. Ce n'est pas le cas, il semble bien que les rêves d'Elysée de Mme le Pen s'éloignent un peu.

 

 

 

 

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