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30 novembre 2014

Au Front National, derrière la dédiabolisation, les fondamentaux sont toujours là !

En politique, ce week-end a été marqué par deux évènements importants, l'élection du président de l'UMP et le congrès du FN. Le premier a largement éclipsé le second, et c'est tant mieux, le parti de la fille de Jean-Marie bénéficie d'assez de publicité gratuite tout au long de l'année. Pourtant, pour une fois, il aurait peut-être été intéressant d'aller y voir d'un peu plus prés (même si certains l'ont fait), ce qui aurait permis de s'apercevoir que derrière la vitrine de la dédiabolisation, l'arrière-boutique était toujours la même, toujours aussi nauséabonde, juste plus cachée, moins assumée.

A commencer par le score obtenu par Marine Le Pen pour sa réélection à la tête de son parti : 100 % des voix ! Certes, elle était la seule candidate, mais au FN, il n'y a pas de votes blancs ou d'abstention, tous derrière la chef, comme un seul homme, le petit doigt sur la couture du pantalon. Ca donne de belles images d'un parti rassemblé à défaut de faire très démocratique.

Mais le plus intéressant était ce qui se passait sur la scène : la présence en guest stars de députés russes. Une présence à mettre en relation avec le prêt octroyé par les banques russes au FN et au micro-parti de Jean-Marie Le Pen. Ceci permet donc d'expliquer les critiques en sourdine, voire le soutien affiché par le FN au régime de Poutine. Ce que l'on pressentait depuis quelques temps est donc désormais avéré : le modèle de Marine Le Pen est à chercher du côté de Moscou, ce qui là encore ne fait pas très démocratique.

Au niveau de la tambouille interne, il est assez instructif de s'intéresser aux scores obtenus par ceux qui ont été élus au comité central du FN, le parlement de ce parti. Ainsi Marion Maréchal Le Pen a été plébiscitée par les militants, loin devant Florian Philippot. C'est loin d'être anodin quand on sait que la nièce de Marine Le Pen est tenante d'une ligne proche de celle de son grand-mère, c'est à dire une extrême-droite à l'ancienne, proche des mouvements extrêmistes marginaux et surtout de la droite catholique traditionaliste, défenseur d'une ligne économique très libérale. Dans le même temps, Mr Philippot, considéré comme le bras droit de Marine Le Pen, l'artisan, d'une "gauchisation" du discours officiel, vient lui de la gauche et du MRC de Jean-Pierre Chevènement ; c'est à lui qu'on doit le virage pro-ouvrier, plus social, le virage "républicain" du FN.

Au delà du score obtenu par Marine Le Pen, il y a donc bel et bien deux lignes au FN, et celle prônée par la cheftaine de Montretout est loin de faire l'unanimité au sein des militants, lesquels sont beaucoup plus radicaux comme en témoignait un récent sondage sur la place de l'antisémitisme en France, lequel était bien plus présent au FN que dans les autres partis.

On le voit donc, s'il y a, à l'évidence, une volonté de rendre le FN présentable, compatible avec les valeurs de la République et de la démocratie, la base militante n'y est, et c'est une autre évidence, visiblement pas prête. Or, visiblement, ce courant réactionnaire est majoritaire au FN. C'est là le principal enseignement de ce congrès. Le FN n'a donc pas changé.

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Commentaires
L
Partageux,<br /> <br /> les divergences actuelles au FN ressemblent à s'y méprendre à celles de 1997 qui ont conduit à l'explosion du parti. Mais cette fois-ci à l'inverse : ce sont les "modernistes" qui tiennent les rênes (Megret à l'époque) et c'est peut-être ce qui rend le parti plus dangereux.
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U
Bonne analyse de la structure FN et des deux courants dominants. Les multiples sous-courants des deux fleuves, qui brouillent la vue, ne sont que du détail.<br /> <br /> <br /> <br /> Le grand caillou dans la chaussure du FN, c'est la différence entre ce qu'il est et la perception qu'en a une majorité de son électorat. Majorité qui n'est pas d'extrême-droite mais plutôt d'une droite traditionnelle désespérée par la situation économique et sociale, déstabilisée par les évolutions sociales (famille explosées-recomposées, mutations professionnelles, départs de la région d'origine pour pouvoir manger, déshérence des campagnes et petites villes, perplexité devant la régression sociale généralisée comme devant la remise en cause radicale du travail et de la vie matérielle, etc.)<br /> <br /> <br /> <br /> La gauche ne sait pas bien mettre en avant la distorsion forte entre le FN et cette grande partie de son électorat et c'est fort dommage. Mais la droite est encore bien plus nulle dans ce registre...
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D
Les médias dominants se chargent de le rendre présentable... Ils font le job!
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