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18 décembre 2013

Et si le PS gagnait les élections municipales ?

Je sais, le pouvoir exécutif est tellement impopulaire (souvent à juste titre d'ailleurs) que poser cette question peut sembler une incongruité. D'autant plus que dans les médias, il semble acquis depuis des mois que le parti socialiste va perdre les élections municipales, certains prédisent même une défaite mémorable. Pourtant, à bien y regarder de plus près, les choses pourraient être plus compliquées, et sans être pour autant plus populaire, l'impression majeure au soir du second tour des élections municipales, pourrait bien être celle d'une victoire du PS.

Tout d'abord, il faut tenir compte de la spécificité du scrutin municipal. Il s'agit d'un scrutin local, c'est à dire que ce n'est pas une seule élection, mais 36 000 qui vont avoir lieu spontanément, avec à chaque des particularités locales. Dans la plupart de ces élections, notamment dans les communes rurales, les candidats n'ont pas d'étiquettes politiques, c'est donc sur les villes que l'attention médiatique va se porter, et particulièrement sur les plus grandes. Or, il se trouve que la plupart d'entre elles sont tenues par des maires PS. S'il a donc beaucoup de chances d'en perdre, il suffira qu'il maintienne ses positions dans quelques villes symboles et qu'il gagne dans une ou deux villes stratégiques (Marseille surtout) pour que l'éventuelle défaite soit masquée.

Dans un second temps, le simple fait que le PS ait beaucoup de sortants peut être un avantage. Ces personnes ont eu l'occasion d'oeuvrer pour leur ville pendant 6 années au moins, sont connues de leurs électeurs, ce qui n'est pas toujours le cas de leurs adversaires. Très souvent, lorsque le bilan de la mandature précédente est bon, il y a ce que l'on appelle la "prime au sortant", dont bénéficiera bien évidemment le PS.

Ensuite, beaucoup prédisent que l'abstention pourrait être élevée et que celui qui en pâtirait le plus serait le PS, parce qu'il est au pouvoir et que le président est impopulaire. C'est oublier que la droite ne se présente pas en bien meilleure posture face aux électeurs, et que ses divisions pourraient encourager nombre d'électeurs de ce camp à rester chez eux. Tout cela pourrait finalement profiter au FN, dont l'électorat, lui, semble mobiliser.

Le FN, justement ! Comme souvent malheureusement, il détiendra la clé du scrutin dans de nombreux scrutins. Face à lui, le PS joue un jeu subtil à deux bandes. D'une part, les leaders socialistes font tout pour que le score du parti de Mme Le Pen soit le plus haut possible, de façon à fragiliser la droite : c'est à ça que sert le ministre de l'intérieur et son discours ultra sécuritaire et anti immigrés, de même le fameux rapport sur l'intègration qui arrive à trois mois des élections ne doit rien au hasard. De l'autre, les candidats PS, un peu partout commencent déjà à nous ressortir le sempiternel mais malheureusement toujours efficace argument du vote utile face à l'extrême-droite et à la droite, le but étant d'assécher le plus possible le vote Front de gauche et sa capacité de nuisance (quoiqu'en ce moment, ils n'ont pas besoin du PS pour ça, mais cela fera l'objet d'un prochain billet). On peut penser que partout où il y aura des triangulaires avec le FN, le candidat de gauche, socialiste la plupart du temps, verra ses chances de sortir vainqueur renforcées, les reports de gauche fonctionnant généralement bien dans ces cas.

Compte tenu de tout cela, on voit bien qu'une défaite socialiste n'est pas forcément sûre. Même la victoire peut être envisagée. Elle ne serait que de façade, un peu une victoire à la Pyrrhus, mais elle permettrait de donner un peu de répit au gouvernement et d'envisager un peu plus sereinement les élections européennes qui s'annoncent autrement plus compliquées.

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