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9 décembre 2012

Bob Dylan "Desire" : un grand disque, tout simplement !

Bob-Dylan---Desire

Après la tournée de 1974, où il a rempli des stades immenses, Bob Dylan assume enfin son statut de rock star, avec lequel il a toujours eu du mal. En 1975, après son divorce, il réunit ses amis, notamment la chanteuse Joan Baez et repart sur les routes avec eux pour ce qui se veut une sorte de revival hippie, une tournée très bohème où ils remplissent des petites salles. Très enthousiaste au départ, la petite troupe va vite se lasser de cette tournée assez longue. C'est dans ce contexte que va naître "Desire", certes le 16ème album studio de sa carrière, mais un de ses sommets en ce qui concerne les ventes, mais surtout en matière artistique. Dylan démontre qu'il est un immense artiste et qu'il sait se renouveler.

Ecrit en trois semaines avec le parolier Jacques Lévy, qui fera la majeure partie des textes, le disque sortira en janvier 1976 aux USA où il rencontrera un immense succès. Si les thèmes traités, les gangsters, la mafia, ne sont pas nouveaux pour le chanteur, c'est la remière fois qu'ils sont autant présents. L'orchestration est plus riche qu'à l'habitude, notamment avec le violon de Scarlet Rivet, musicienne rencontrée au cours de la tournée.

"Hurricane", la chanson qui ouvre l'album est un des chefs-d'oeuvre de Bob Dylan. Il renoue avec la chanson contestataire, la "protest song, ce qu'il n'avait plus fait depuis 10 ans. La chanson prend la défense du boxeur noir américain Rubin Carter, surnommé Hurricane et accusé du meurtre de trois personnes, faits qu'il a rencontré. C'est après avoir lu son livre et l'avoir rencontré que Dylan écrit la chanson. Elle lui vaudra d'ailleurs un procès, malgrè une réécriture, pour des propos qu'il fait tenir à des protagonistes. A la suite du disque, la campagne se met pour obtenir la révision du jugement s'amplifie. Un nouveau procès est obtenu, mais Dylan, ni aucun des artistes ayant soutenu Carter ni assistera. Carter est de nouveau condamné, il sera libéré sur parole 10 ans plus tard. Dylan n'a plus jamais chanté "Hurricane" depuis 1976. Il n'empêche, cette chanson où il dénonce le racisme du système judiciaire américain est une des plus belles qu'il ait écrit (paroles ici).

 La chanson suivante "Isis" se veut comme une rupture avec la précédente en commençant par des notes de piano, même si le violon y est également très présent. Il s'agit ici d'une ballade assez longue (plus de 6 minutes, mais "Hurricane" en fait 8 et "Joey" plus de 11). Après la violence de la précédente, il fallait cette chanson au tempo plus lent, plus calme, il fallait revenir à plus de douceur en parlant d'amour.

"Mozambique" est une chanson plus légère, où l'on retrouve encore une fois le violon envoûtant de Scarlet Rivera, mais surtout la voix d'Emmilou Harris qui l'accompagne au chant.

On enchaîne avec un autre bijou "One more cup of cooffee". Toujours ce violon, de nouveau Emmilou Harris. Cette chanson sombre  parle de rupture, mais aussi de brigands et de voyous (paroles ici). Cette chanson prend vraiment au tripe, elle retranscrit exactement ce que l'on peut ressentir quand on doit laisser partir un être cher. Sublime !!!

 Comme on est dans les chefs d'oeuvres, on y reste avec "Oh ! sister !" Encore et toujours ce violon qui pleure (Dieu qu'il est beau à pleurer ce violon !). Le texte (ici) raconte une relation jusqu'à la  mort entre un frère et une soeur. Poignant !

"Joey" est la chanson la plus longue de l'album, 11 minutes !  Les chansons sont longues sont un peu la marque de fabrique de Dylan. "Joey" raconte la vie de Joey Gallo, surnommé Crazy, un mafieux new-yorkais d'origine italienne. Dylan en fait plutot un portrait avantageux, alors que le personnage était quand même peu fréquentable (ici). La voix d'Emmilou Harris est magnifique. A noter l'apport de la mandoline, coté italien oblige !
"Romance in Durango" est une petite ballade romantique idéale pour sortir de ces 11 minutes émouvantes passées dans la pègre. "Black diamont bay", chanson longue elle aussi, 7 minutes, raconte à nouveau une histoire d'amour déçu. Elle prend des accents un peu country, mais surtout, il y a encore et toujours cet incroyable violon.
Enfin, l'album se termine par la sublimissime "Sara" (paroles ici). Une fantastique déclaration d'amour à la mfemme dont il est en train de divorcer. D'ailleurs, suite à cette rupture, Dylan, au moment où il enregistre le disque est en pleine dépression. C'est la chanson la plus intime du disque, comme par hasard, c'est celle où l'harmonica, la marque de fabrique de Bob Dylan, est le plus présent.
PS : pour ce billet, j'ai trouvé beaucoup d'infos ici.
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