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13 novembre 2011

Le coup de force de l'Union Européenne, de l'Allemagne et des marchés !

On dit d'elle que c'est un nain politique, qu'elle ne pèse rien sur la scène internationale. On ajoute souvent qu'elle est anti-démocratique. En moins d'une semaine, l'Union Européenne a démontré qu'elle était capable d'agir et d'imposer ses vues, et ce tout en apportant la preuve qu'elle est effectivement anti-démocratique.

En décidant, en 2009, de maintenir José Manuel Barroso, libéral convaincu et insipide, à la tête de l'Union Européenne, alors même que son précédent mandat avait été une catastrophe, le pire depuis 1957 et le traité de Rome, les dirigeants européens avaient déjà envoyé un message clair : l'important n'était pas de combler le déficit démocratique stigmatisé par les peuples et les intellectuels, encore moins de construire l'Europe sociale que les mêmes réclament, mais bien de maintenir le cap vers une Europe du capital, purement libérale. Cette direction est imposée par le couple franco-allemand, sans lequel, paraît-il, aucune décision importante ne se prend. Là encore, qui a décidé que Français et Allemands devaient être les fers de lance de la construction européenne et imposer leurs vues ? En tout cas pas les peuples !

Cependant, si Français et Allemands (je parle des dirigeants, pas des peuples, évidemment), se sont mis d'accords pour cogérer l'UE, il semblerait que depuis quelques temps, dans le couple, l'un soit plus prépondérant que l'autre : l'Allemagne d'Angela Merkel. C'est elle qui depuis le départ impose un euro fort pour favoriser ses exportations qui sont le socle de son économie. C'est elle qui refuse que la BCE prête directement aux états membres à des taux privilégiés, à l'instar de ce qu'ont fait Américains et Anglais ; c'est pourtant la seule issue valable pour les Grecs ou les Italiens. Nicolas Sarkozy était opposé sur ces deux points à Mme Merkel, mais il a beau mouliné avec ses petits bras, il a beau nous faire croire qu'il impulse et décide au sein de l'Union, c'est Mme Merkel qui impose ses vues, et elle seule. L'Allemagne impose son modèle économique, même si celui-ci n'est pas transposable.

 Mais ce n'est pas tout, ces derniers jours, l'Union Européenne et l'Allemagne sont passés à la vitesse supérieure. Après avoir imposé aux Grecs un plan de sauvetage conforme à leur vision libérale, c'est à dire qui ne gêne en rien la politique exportative de l'Allemagne, ils font pression (avec la France aussi) sur le gouvernement grec pour qu'il ne soumette pas le plan à référendum. C'est ainsi que d'une seule voix, Français, Allemands et les dirigeants européens ont hurlé contre le référendum et menacés de ne pas versés l'aide promise. Au final, la Grèce a cédé, Mr Papandréou a démissionné et c'est désormais un gouvernement d'union qui dirige le pays avec à sa tête un europhile compatible avec la vision libérale en cours au sein de l'Union aujourd'hui. A noter aussi, que l'extrême-droite fait partie de ce nouveau gouvernement, alors même qu'en Grèce elle est quasi inexistante au point de vue électoral. Cette dernière est certainement moins gênante pour Bruxelles et Berlin qu'une faillite de la Grèce !

Et ce week-end, bis repetita avec l'Italie. Bon, soyons juste, le débarquement de Berlusconi est une bonne chose, tant celui-ci est une insulte à l'intelligence humaine. Pour autant, c'est la pression des marchés qui lui a fait perdre sa majorité. Et une fois qu'il a démissionné, qui le remplace ? Un économiste, ancien commissaire européen, donc compatible lui aussi avec l'Europe libérale que l'on veut nous imposer à marche forcée. De là à penser qu'il a été nommé avec l'aval de Bruxelles et Berlin, voire Paris, il n'y a qu'un pas, et je pense qu'on peut le franchir allègrement.

Depuis des mois, dans toute l'Europe, les peuples manifestent en masse leur refus des politiques d'austérité et de rigueur. Pour autant, non seulement elles sont maintenues, mais elles sont renforcées sans que jamais les populations ne soient consultées. D'ailleurs tout est fait pour qu'elles ne le soient pas. Nous sommes bien face à un coup de force, si ce n'est un coup d'état. Et en général, ça ne se termine jamais très bien pour ceux qui les commettent, c'est juste une question de temps.

 

Sur d'autres sujets :

 Vachane fait un petit rappel historique bien utile sur l'histoire de la dette.

Gauche de combat nous alerte sur la montée du fichage sur internet en France.

Dasola nous fait le point sur les films qu'elle vu récemment.

Gballand nous fait une petite revue de web intéressante.

Pour le plaisir, gloubiblog nous offre la recette de la tarte aux amaretti et ganaches.

A découvrir : le blog de Caly.

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
L
De fait les manifestations sont de plus en plus durement réprimées. Cf les indignés.
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J
Tout à fait d'accord avec toi. Hélas, je pense que, si les populations manifestent trop, les états n'hésiteront pas à tirer. J'ai l'impression que la Grèce est un test d'observation pour voir comment imposer la dictature du libéralisme sur les peuples.<br /> Ne soyons pas aveugles. Les "puissants" de ce monde savent que leur façon de fonctionner se heurtera aux limites naturelles. D'accord, ils sont souvent incompétents, mais ils ne sont pas aveugles. La question est donc, pour eux : Comment contrôler les populations, en nombre, en consommation et en capacité d'action, afin de détenir le maximum de ce qu'il pourra rester?<br /> réponses : <br /> contrôler les mouvements de population (contrôle des frontières, contrôles divers, limiter l'accès aux médias mobilisateurs)<br /> contrôler les moyens d'actions, financiers, associatifs, syndicaux (précarisation su salariat, corruption des dirigeants syndicaux)<br /> contrôler la communication (Hadopi)<br /> contrôler les recours (éloignement de la justice, mise au pas des magistrats)<br /> Détourner l'objet des peurs en médiatisant un pseudo développement de l'insécurité.<br /> Désigner des boucs émissaires : étrangers, fonctionnaires, salariés abusant du système social...
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