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3 novembre 2010

Les Américains sont comme tous les citoyens de la planète : déboussolés !

Les Américains ont désigné hier leurs représentants pour le Congrés et le Sénat. Les résultats sont sans surprise défavorables à la majorité démocrate en place. Deux ans après l'élection historique d'un noir à la Maison Blanche, le parti démocrate subit une débâcle tout aussi historique aux législatives. Est-ce pour autant que cela signifie qu'il y avait adhésion hier et rejet aujourd'hui de la politique de Barack Obama ?

Je crois qu'à l'évidence la réponse à cette question est forcément négative. Si en 2008 Barack Obama représentait le changement, surtout après les 8 années de pouvoir de Georges Bush, il n'y a jamais eu adhésion à son projet électoral, ce qui explique en partie les difficultés qu'il a à le faire voter, le vote d'hier n'est en aucun cas une adhésion au projet républicain de régression sociale. Un tel revirement électoral en une période relativement courte ne peut s'expliquer que par une chose : les américains sont déboussolés, complétement perdus face au marasme économique qui les accable.

Le phénomène avait certes commencé bien avant la crise des subprimes, mais il s'est décuplé depuis. Ce sont tous les fondamentaux, les repères d'une société entièrement vouée au capitalisme le plus libéral qui sont en train de s'écrouler. Dans un pays où l'argent et le profit sont les seules valeurs qui restent, lorsque celles-ci s'effrondrent, il ne reste plus rien. Et aux Etats-Unis la situation prend un tournant politique majeur, puisque les deux grandes formations politiques avaient fait de l'adhésion à ce système économique, leur colonne vertébrale. Gauche comme droite apparaissent donc comme dépourvus de solutions, et le passage de plus en plus rapide et de plus en plus massif de l'un à l'autre est d'abord à comprendre comme un appel au secours.

Dans une économie mondialisée, les Etats-Unis ne sont pas un cas unique. Partout, toutes les majorités au pouvoir sont discréditées, qu'elles soient de gauche comme de droite. Partout, leurs successeurs sont voués eux aussi à l'échec populaire, et les partis populistes ou extrêmistes voient leur audience gonfler. A cela une raison principale, l'effacement des divergences idéologiques entre la gauche et la droite.

Attention, parce que quand je dis partout, il faut être juste, il existe sur la planète un ilôt qui résiste et qui surnage avec plus ou moins de talent face à la crise : les pays d'Amérique latine qui ont fait le choix de se donner des majorités de gauche. C'est le cas du Brésil qui vient d'élire la candidate du parti des travailleurs, mais aussi du Vénézuela et de la Bolivie. Le point commun entre ces pays est leur volonté de mettre en place des politiques réelement régulatrices, qui protègent en priorité les populations les plus fragiles. Un exemple ? A l'heure où dans les pays du monde entier on fait le choix de faire travailler les gens plus longtemps, la Bolivie vient de faire passer l'âge de départ à la retraite de 65 à 58 ans. Dans ces pays d'Amérique Latine, il existe une vraie différence entre la gauche et la droite, et les populations ne s'y trompent pas puisqu'elles sont moins volatiles qu'ailleurs.

Sur le sujet :

lucienne magalie pons nous explique parfaitement le fonctionnement des midterms Américaines et ce qu'est réellement le Tea Party.

Sur le web :

pensee libre pose la question de l'opposition entre les populations d'agriculteurs sédentarisés et de peuples nomades.

vachane rappelle que derrière la question du nuclèaire, il y a celle de l'uranium.

horizons fait une critique pertinente du dernier livre d'Hakim El Karoui, personnage hautement intéressant dont j'avais déjà parlé sur ce blog.

detours a tours revient sur un des maux oubliés de notre société : la précarité énergétique.

la-bas... dans le Tarn nous donne le programme du festival traversées africaines qui a lieu ... dans le Tarn.

dasola fait une critique magnifique et objective du dernier film d'Abdellatif Kechiche : "Vénus noire".

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Commentaires
L
Et puis aussi, osons dire la vérité, il y a quand même dans le vote de cette semaine, une bonne part de racisme, car ne l'oublions pas, obama est noir.
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A
il y a aussi le fait qu'ils avaient idéalisé ce pauvre Obama qui n'est qu'un simple humain
Répondre
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