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28 octobre 2010

La mobilisation diminue : est-ce bien sûr ?

Les chiffres oscillent entre 500 000 et 2 000 000 selon la police ou les syndicats (1 500 000 semble juste), ci qui est, il faut bien le reconnaître, une participation moindre par rapport aux précédentes manifestations. Dès la fin de la matinée, les médias dominants aux ordres se sont dépêchés de relayer le message : le nombre de manifestants diminue, le mouvement se termine, Nicolas Sarkozy a donc gagné. Il s'agit comme d'habitude de propagande, assénée à longueur d'antenne, sur toutes les ondes ou presque, et à laquelle il est difficile d'échapper. Il semblerait pourtant que les choses ne soient pas si simples.

1 500 000 personnes, vu le contexte, c'est loin d'être négligeable, et cela confirme que le niveau de colère reste très élevé. Même si les dernières semaines nous ont habitués à des records, ce chiffre correspond à un étiage important de mobilisation en temps normal. Rappelons quand même les circonstances :

- Vacances de la Toussaint, ce qui explique la faible présence des lycéens et étudiants, mais aussi des enseignants, gros bataillons de manifestants.

- Propagande et désinformation continue des médias depuis une semaine qui insistent notamment sur la reprise du travail supposée des employés des raffineries ou des éboueurs.

- Fin du vote de la loi au parlement, avec des médias qui présente celle-ci comme désormais inéluctable.

Pourtant, tous les jours, les actions sse multiplient. Pourtant, il est toujours compliqué de faire le plein dans certaines régions. Pourtant tous les sondages continuent à indiquer que les Français ne veulent toujours pas de la loi. Les jours qui viennent avec la rentrée scolaire indiqueront à coup sûr si la contestation sous cette forme a réussi à passer les vacances. Pour autant, celle-ci n'est pas morte, loin de là, et le gouvernement aurait bien tort de se satisfaire d'une victoire à la Pyrrhus.

La principale conséquence des mois agités que nous venons de vivre aura été d'ouvrir les consciences et de repolitiser toute une partie de la population. Il y aura un avant et un après automne. L'amertume et la colère qui vont fatalement découler du passage en force du gouvernement vont être les ferments de toutes les revendications futures.

Nicolas Sarkozy en imposant la réforme des retraites à deux ans des présidentielles voulait une victoire emblèmatique sur le mouvement social, une victoire qui aurait anesthésier celui-ci pour longtemps. Il tient peut-être sa victoire, mais pas exactement celle qu'il voulait : le peuple n'est pas anesthésier, il est regonfler, plein d'énergie et d'envie d'en découdre à chaque fois qu'il le pourra. Si les Français n'ont toujours pas de modèle économique alternatif fiable à opposer, ils savent désormais que celui-ci est en train de mourir. Ils vont tôt ou tard l'achever !

Sur le web :

vachane revient sur la polèmique des policiers casseurs, avec une enquête intéressante.

Les échos de la gauchosphère s'insurge contre le matraquage médiatique.

La toujours indispensable revue de web d'oliviersc.

pensee libre revient sur l'interview de Jean-Luc Mélenchon chez Daniel Mermet (on trouve le lien dans les commentaires). Enfin un homme politique sans concessions avec une pensée politqiue structurée.

tropicalboy connaît le successeur de François Fillon.

gloubiblog, le site n'est malheureusement plus alimenté depuis longtemps, mais les recettes restent parmi les meilleures du web.

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Commentaires
L
Marmouille,<br /> le risque ne peut exister que si la gauche ne présente pas de projet alternatif crédible. L'élection de Sarkozy s'est jouée sur le manque de crédibilité de la candidate PS. Il en sera de même en 2012.<br /> <br /> Axel,<br /> bien d'accord avec vous, ce qui se passe est un déni de démocratie à peine croyable. S'il est vrai qu'au niveau de l'information internet change la donne, n'oublions pas que cela reste marginal : pour une grande part des Français, le journal télévisé est la seule source d'information, et le plus souvent, celui de TF1.<br /> <br /> Jean Philippe,<br /> oui, je l'ai constaté aussi. Mais d'une manière générale, les enseignants ont été moins mobilisés que d'habitude. Résignation face à un pouvoir dont ils sont les principales victimes ? <br /> <br /> Sylvie,<br /> oui, et j'espére que des samedi les Français vont pousser les syndicats à prendre soin de cette récolte qui s'annonce.
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S
"La principale conséquence des mois agités que nous venons de vivre aura été d'ouvrir les consciences et de repolitiser toute une partie de la population. Il y aura un avant et un après automne. L'amertume et la colère qui vont fatalement découler du passage en force du gouvernement vont être les ferments de toutes les revendications futures."<br /> <br /> Je souscris entièrement à cette analyse, les germes de la révolte ont été semés.<br /> <br /> Pour Jean-Philippe : ils sont peut-être, justement, partis en vacances ?
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J
"Vacances de la Toussaint, ce qui explique la faible présence des lycéens et étudiants, mais aussi des enseignants, gros bataillons de manifestants."<br /> <br /> Avant les vacances, de nombreux enseignants, opposés à la réforme des retraites, m'expliquaient l'un le coût d'une journée de grève, l' autre le temps d'apprentissage retiré aux enfants, un autre encore la gêne pour les parents.<br /> <br /> Je les attendais donc mardi dernier. De toute évidence, de nombreux enseignants ne sont pas venus. Quelle raison ont-ils maintenant?<br /> <br /> Précision : j' enseigne dans le primaire.
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A
Je n'arrive pas à comprendre (enfin si, je crois comprendre pourquoi...) comment on peut continuer à faire comme si de rien n'était. Des manifestations partout, des jours de grève à répétition, des actions locales, des sondages - même orientés - qui continuent à dire exactement la même chose : une majorité de Français qui ne veut pas de cette contre réforme en l'état. Comment peut-on croire que c'est fini ? <br /> Quand bien même certains ne peuvent plus se permettre de perdre encore un jour de paye, quand bien même certains reprennent le travail avec le sentiment d'avoir été totalement méprisés, comment peut-on se permettre de les bafouer à ce point ?<br /> Franchement, heureusement qu'il reste des espaces comme celui-ci, ce serait à désespérer si nous n'avions pas ces petites ouvertures qui disent autre chose de la lutte...
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M
Et si les Français, et néanmoins Electeurs de 2012, oubliaient trop rapidement cet instant de notre histoire ? je n'ose y penser...
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