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21 septembre 2010

Antoine et Isabelle de Vincent Borel

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Antonie et Isabelle, ce sont les grands-parents de Vincent Borel. C'est leur histoire qu'il raconte ici, ou plutôt celle d'Antonio et Isabel, comme ils s'appelaient en Espagne, là où ils sont nés au début du 20ème siècle.

A barcelone, là où leurs familles ont immigré, ils vivent dans les quartiers populaires et pauvres. Antonio travaille dans les palaces des Ramblas, quand Isabel grimpe les échelons dans un atelier de couturière. Ils vont se rencontrer, et évidemment s'aimer. Leurs conditions de vie sont difficiles, mais en 1931, avec l'arrivée de la République, ils pensent que l'avenir leur est promis, ils ont des tonnes de projets. Militant communiste, Antonio voit dans la République le moyen pour le peuple de s'émanciper. Il a des rêves de progrès social, de culture pour tous, d'égalité, de partage des richesses. Alors, évidemment, en 1936, quand éclate la guerre civile, il prend les armes. Malheureusement, en 1939, avec Isabel et leurs filles, ils sont obligés de se réfugier en France, accueillis dans des conditions déplorables. Pourtant, Antonio reprendra rapidement les armes pour entrer dans la résistance.

Parallèlement à l'histoire de ses grands-parents, Vincent Borel raconte celle de la famille Gillet, riche famille d'industriels Lyonnais. S'ils ont historiquement commencé par la production de soie, ils se sont peu à peu diversifiés pour se lancer dans la chimie. C'est avec la guerre de 14 qu'ils ont fait fortune, grâce à la production du gaz moutarde. Entre les deux guerres, ils n'auront de cesse de développer leur empire, en rachetant d'autres entreprises et en multipliant les partenariats à l'étranger, notamment en Allemagne. Ils n'en oublie pas le social, ou du moins une certaine vision du social. La famille Gillet, investit énormément dans le patronnage, construisant des églises, des écoles, des cités ouvrières. Evidemment les brebis galeuses sont surveillées et éloignées de leurs usines. Pour les Gillet, le communisme est pire que la peste. C'est donc presque naturellement qu'ils voient dans le nazisme un progrès social formidable, et qu'ils seront amenés à collaborer avec l'Etat nazi pendant l'Occupation.

Quel livre formidable que celui-ci, et quelle idée géniale que celle d'établir un parallèle entre ces deux familles. On a ici deux mondes qui s'opposent, deux conceptions de la société qui sans jamais se rencontrer, s'affrontent en permanence. D'ailleurs, si Antonio et Isabel et les Gillet n'ont jamais aucun lien, Vinvent Borel n'a de cesse de nous montrer comment les actions des uns influent sur la vie des autres.

Il était difficile de faire un résumé du livre, sans parler de la fin. Qu'on se rassure, je ne le ferais pas, simplement je dirais que celle-ci est saisissante, d'autant plus qu'elle est vraie. Les dernières pages sont terribles, mais elles donnent toute sa force à ce livre.

"Antoine et Isabelle" est un formidable livre, une critique sociale implacable, à la mécanique parfaitement huilée. L'histoire a beau se dérouler avant guerre, on ne peut s'empêcher de penser que Vincent Borel décrit aussi le monde de l'entreprise d'aujourd'hui. A la fin de ce livre, on se dit qu'en un siècle ou presque rien n'a changé, les profiteurs et les exploités sont toujours les mêmes.

Sur le web :

jef revient sur la fin des verts qui se fondent dans Europe-Ecologie.

Sarkozy veut faire payer la finance. a tort ou a raison nous démontre que pour l'instant, il n'y a rien derrière les discours.

Pour découvrir Joana Amendoeira, jeune chanteuse de fado, c'est chez du bleu dans mes nuages.

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