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3 août 2010

Et si Sarkozy avait perdu la présidentielle pendant l'été 2010 ?

Je ne reviens pas aujourd'hui sur le caractère inique et dangereux des nouvelles propositions de la droite en matière de sécurité, nul doute qu'à partir de la rentrée, ces questions seront de nouveau à l'ordre du jour. Par contre, ce qui m'intéresse derrière ce débat, c'est la stratégie de Nicolas Sarkozy.

En mettant clairement le curseur à droite, en allant chasser sur le terrain idéologique de l'extrême-droitel'extrême-droite, Nicolas Sarkozy a trois objectifs : faire oublier l'affaire Woerth-BettancourtWoerth-Bettancourt, créer une diversion à la rentrée face au débat sur les retraites, et enfin récupérer une partie des voix lepénistes en vue de 2012.

Pour le premier point, on peut dire que c'est une réussite, qui devrait perdurer puisque le procureur est manifestement aux ordres du pouvoir et ne prendra visiblement pas la seule décision qui s'impose pourtant, nommer un juge d'instruction. A partir de là, on voit mal comment Mr Woerth pourrait être inquiété d'un point de vue juridique. Mais peu importe au final que les enquêtes aboutissent ou pas, le mal est fait et l'image du pouvoir est irrémédiablement écornée.

Pour le second, ce n'est pas un hasard si la discussion sur la déchéance de la Nationalité Française a été inscrite au Sénat le jour de la grande manifestation des syndicats. La volonté de faire diversion est claire. Peu sûr pourtant qu'elle fonctionne. Il me semble que le pouvoir sous-estime le sentiment de colère et d'injustice qui prévaut dans l'opinion.

Le troisième point enfin est limpide pour tout le monde, tant il correspond à la stratégie mise en place par la droite depuis 2002. C'est ce point évidemment qui m'intéresse le plus, car c'est je crois celui qui aura le plus de conséquences et qui constitue la plus grande erreur de la droite.

En durcissant le ton en matière sécuritaire, Nicolas Sarkozy prend un risque incroyable, celui de se couper de toute la frange républicaine de son électorat, qui de Juppé à Raffarin en passant par Villepin s'est peu fait entendre ces derniers jours, ce qui en soi est un désaveu pour le chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy oublie qu'à droite aussi il y a des Français qui ne se reconnaissent par dans un discours martial et stigmatisant.

Mais il prend aussi un autre risque, celui de ne pas récupérer de voix lepéniste, pire de lui en faire gagner. Car enfin, ce que fait Mr Sarkozy en ce moment consiste tout simplement à reconnaître son échec depuis depuis 8 ans et à admettre que l'extrême-droitel'extrême-droite avait raison. Par conséquent, seule la famille Le Pen peut se réjouir de ce week-end fatal pour les humanistes et les républicains.

Et la gauche dans tout cela ? Elle est montée au créneau bien sûr, mais la relative discrétion de Martine Aubry indique bien qu'elle se méfie de ce terrain sur lequel elle n'a rien a gagner, d'autant plus qu'elle sait pertinemment qu'une grande partie des propositions de la droite seront retoquées par la Conseil Constitutionnel. Elle préfére rester sur le terrain social qui est le sien et où l'attendent ses électeurs. Pour l'instant, elle ne perd rien.

Une gauche en position d'attente, une droite beaucoup plus divisée qu'il n'y paraît, un FN qui se renforce, la stratégie de Nicolas Sarkozy est difficilement compréhensible. Pour conclure ce billet, je renvoie à la lecture de l'article de Dominique Reynié sur le site du Monde. Directeur d'un think tank de droite, Mr Reynié ne fait pas partie de ma famille politique. Pourtant, lui aussi pense que la droite est proche du cataclysme.

Sur le sujet :

je mets en lien ce blog gauliste libre qui démontre bien que frange importante de la droite est en désaccord avec la stratègie du chef de l'Etat.

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Commentaires
L
Putt bill, <br /> j'admets que la faiblesse des scores du PC et de l'extrême-gauche en Alsace m'a toujours posé question.<br /> <br /> Joel,<br /> Je dirai juste que c'est mal parti pour lui en 2012, et qu'effectivement pour l'instant un duel PS FN est envisageable. Maintenant, en 2 ans, il peut s'en passer des choses !<br /> <br /> Cloudy,<br /> je te conseille mon article sur le sondage du Figaro, et surtout d'aller voir les liens, tu seras convaincue de la manipulation.
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C
Tout cela m'interroge fortement. <br /> Derrière l'affaire Woerth, il y a une autre affaire, puis une autre encore. Comme les poupées gigogne, on n'en finit plus.<br /> Et puis, j'entends ce matin sur France Inter que "les français" approuvent ce tournant sécuritaire.<br /> Mais qui sont ces français interrogés qui se laissent ainsi destituer de tous leurs acquis sans rien dire et en plus approuvent cette politique inique.<br /> Oui je me demande...
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J
Il a perdu en 2012 ! ..et il le sait ! ..il se raccroche vainement en utilisant sa dernière arme : le sécuritaire ! ..sauf qu'il a franchi un degré supplémentaire , en mettant à mal les principaux fondement de cette république .<br /> <br /> En 2012 ce sera FN contre Gauche ! un 2002 à l'envers.<br /> <br /> Les paris sont ouverts
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P
... J'ai tapé "FDG" quand j'aurais dû écrire "PG"... Mille excuses pour cette grossière erreur!!!
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P
Sarko ou Le Pen, où est la différence? <br /> <br /> A Sylvie,<br /> j'habite une région - Alsace où les idées extrême droite, si elles ont su être silencieuses un temps, ont toujours fait partie intégrante du paysage et de la culture politique générale.<br /> Je me souviens avoir interpelé le FDG alsacien un peu avant les élections régionales (pour ce qu'il existe) et lui avoir remarquer son manque de présence dans l'espace alsacien qui pourtant, proposait des "candidats" FDG.<br /> ... Gentiment d'abord, puis un peu plus vertement ensuite à cause de silence assourdissant... Rien! Aujourd'hui encore, j'attends ne serait-ce qu'une réponse de simple courtoisie.<br /> Le résulat, on l'a vu... Sans doute le résultat final aurait été le même. Mais je ne peux pas m'empêcher d'en vouloir au FDG local d'avoir été aussi "absent" de cette élection quand le potentiel lui est présent.<br /> <br /> Reste que les hautes instances du FDG ont des devoirs vis-à-vis de tous les français et que les électeurs-trices n'ont pas à payer les défections des candidats locaux... Devoirs que les "nationaux" ont du mal à assumer semble-t-il... L'Alsace est une terre dure pour la Gauche, très dure, j'en conviens. Mais le manque d'envergure, de prétention, d'ambition des FDG des locaux s'est fait ressentir. Tous les grands partis de gauche ont dépéché leur leaders nationaux pour soutenir les locaux, dans les quartiers et dans les meetings. J'ai vu passer Besancenot pour le NPA, Pierre Laurent pour le PC, etc... Sauf le FDG dont on a à peine vu les locaux.<br /> Tout ceci est d'autant plus triste que Mulhouse - par exemple, cité au grand passé industriel - souvent comparée à Liverpool - aujourd'hui en cours de désertification propose un vrai potentiel.<br /> <br /> Bref. Tout ça pour dire que lorsqu'on se veut rassembleur et fédérateur, on ne propose pas de candidats locaux "diviseurs" et/ou partiaux. <br /> Mes salutations au camarade Méluche!!!<br /> <br /> A te lire sur ce sujet?
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