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25 juillet 2010

La droite n'a aucunement l'intention de résoudre la question de l'insécurité.

Les émeutes de banlieue à Grenoble, où les violences perpétrées par la communauté gitane dans le Loir et Cher, viennent rappeler la persistance de la violence et de l'insécurité dans notre pays. Pour seule réponse, Nicolas Sarkozy réitère son discours guerrier, oubliant que la politique menée en matière de sécurité, porte son sceau depuis 8 ans. Ces évènements démontrent que cette politique ne fonctionne pas, mais aussi, par ricochet, que la droite a besoin de maintenir le sentiment d'insécurité pour masquer ses autres échecs.

Les causes du malaise sont connues, elles sont principalement liées au chômage et à la pauvreté. Les quartiers de fort taux de chômage sont souvent ceux où la violence est la plus présente. Ce phénomène est d'ailleurs aggravé par la précarité de ceux qui travaillent, qui touche elle aussi souvent les mêmes quartiers. A cela, il faut rajouter la frustration et l''injustice créés par la société de consommation,ainsi que le sentiment d'exclusion ressenti par certaines communautés, notamment les jeunes issus de l'immigration,  le tout exacerbé en période de crise économique aiguë. Rien de bien nouveau sous le soleil à donner comme explication à l'insécurité.

Face à cela, la politique sécuritaire mise en place par le gouvernement Sarkozy ne peut répondre à aucune de ces problématiques. Bien au contraire. La diminution des aides sociales, les remises en cause de services sociaux publics ou associatifs, les attaques contre l'éducation nationale, facteur de lien social et souvent seul espoir de réussite pour de nombreuses familles, et surtout un dispositif sécuritaire qui a supprimé peu ou prou tous les organismes de prévention, tout ce qui est fait concourt à ce que la situation se dégrade. Pour le gouvernement, seul la communication compte, c'est ainsi que l'on voit se multiplier las actions coup de poing, alors que dans le même temps les acteurs de terrain, présents toute l'année, voient leurs moyens fondre comme neige au soleil.

En matière de sécurité, monsieur Sarkozy a un bilan, mais son activisme forcené, a aussi pour but que l'on ne s'attarde pas trop dessus. Pourtant, c'est instructif. Certes, les chiffres officiels du ministère de l'intérieur sont en diminution depuis 2002, mais même ces données qui sont facilement manipulables indiquent une persistance à la hausse des violences sur les personnes, ce qui explique la permanence d'un sentiment d'insécurité élevé, lequel , s'il n'est pas quantifiable, est bien réel. Surtout, sur ces 8 dernières années on constate deux phénomènes très inquiétants : une délinquance de plus en plus jeune, et des actes de plus en plus violents. Ce sont bien là les signes d'un délitement certain de la société.

Le constat d'échec est donc patent. Mais il ne peut en être autrement.  Pourquoi la droite irait résoudre un problème dont la persistance depuis maintenant 8 ans, lui permet d'être sans partage au pouvoir ? Mais la sécurité n'est pas le seul domaine où elle a failli. C'est aussi le cas sur presque tout le reste, puisque la communication à outrance tient lieu de seule politique dans tous les domaines. Face à la crise, tous les discours sur la nécessaire régulation  des milieux financiers sont restés lettre morte. Face aux défis écologiques le fameux Grenelle de l'environnement tant vanté a accouché d'une souris et n'est en rien contraignant pour les principaux pollueurs, à savoir les industriels. Le désormais célèbre slogan "travailler plus pour gagner plus" n'a eu comme conséquences qu'un détricotage du droit du travail, une augmentation des profits des grandes entreprises, et une précarisation accélérée des salariés. Bref, partout, sur tout, la politique menée par monsieur Nicolas Sarkozy est un fiasco.

Mais, dans le domaine sécuritaire, il y a une petite différence dans la notion d'échec : il s'agit ici d'un échec voulu et assumé (pas officiellement évidemment !). Le discours virulent servi à chaque fait divers un peu médiatisé donne l'impression que le gouvernement agit sur une des préoccupations majeures des Français, d'où la nécessité de maintenir à un niveau élevé l'insécurité, afin de continuer à créer l'illusion de l'action. Cette stratégie présente le triple avantage de faire diversion au moment où les scandales se multiplient, de masquer tous les autres échecs, de diviser les Français en stigmatisant certaines couches de population, lesquelles sont constamment opposées à une certaine France laborieuse, plus fantasmée que réelle.

La dérive sécuritaire du gouvernement Sarkozy est bien plus que l'empilement de discours et de lois dangereux. Nous avons affaire ici à une dérive idéologique du capitalisme. Les partis au pouvoir disposent de suffisamment d'intellectuels, de rapports, de groupes d'études mis à leur disposition pour ne pas ignorer que leur politique est un échec. Or, le maintien de la politique d'orientation libérale conjugué à la persistance du discours sécuritaire sont la preuve que le pouvoir en France utilise l'insécurité à des fins politiciennes sans aucunes intentions de porter des solutions.

En 2012, la gauche devra obligatoirement mettre en exergue l'échec de ce qui a longtemps été la chasse gardée de Nicolas Sarkozy : la politique de sécurité. Pour autant une dénonciation simple ne pourra suffire. Le PS devra forcément être porteur de propositions, mieux, d'un projet de société mettant en son centre le renforcement du lien social. A défaut, la gauche se retrouvera de nouveau prise dans le piège populiste du toujours plus de répression et connaîtra le même sort qu'en 2002 et 2007.

Sur le sujet :

sur le traitement médiatique de l'insécurité, la tete au carhaix publie un point de vue très intéressant.

jef ironise sur l'inquiètante valse des préfets.

Sur le web :

Dans le domaine des régressions qui pleuvent en ce moment, des pas perdus en a trouvé une qui concerne les ouvriers agricoles.

Le Mousquetaire des mots ne lâche pas l'affaire sur les retraites. Il a bien raison.

Humeurs de gauche revient sur l'importance du vote des personnes agées et sur le risque persistant du vote FN.

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Commentaires
L
Eh oui, on en revient toujours à la même chose : l'absence de vraie opposition porteuse d'un projet alternatif. C'est la base de tous nos maux actuels.
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P
Ce qui fait la "force" de ce gouvT, ce n'est pas tant les manifestations du pouvoir décisionnaire que la désertion du peuple français... Ce n'est pas tant les excès du Sarkozisme que l'absence de réaction "socialiste" (au sens 1er du terme) du peuple français. <br /> La problématique des cités et des roms ne date pas d'hier... La république a déserté ces sites depuis longtemps si tant est qu'ils en ont jamais fait partie. Je fais partie de ceux qui pensent "normaux" (du point de vue des habitants de ces sites) ces agissements en ceci que la république ne se rappelle à eux que par l'envoi de troupes. Cette violence n'est donc pas "cause" mais "effet".<br /> <br /> Pour mémoire, la guerre d'indépendance en Amérique a débuté précisément sur des questions de Droits Fondamentaux, la situation des cités est en tout point similaire à celle des colons d'Amérique. Le Droit français a inclu cette part objective de la citoyenneté en terme de représentativité mais ignore toujours cette part - la plus importante à mon sens - subjective du droit... Ni les roms, ni les banlieusard-es ne sont représentés "physiquement". Outre la représentativité physique, on leur refuse l'accès aux "bienfaits" de la république ce qui est pourtant son devoir 1er ... D'où, ces zones de non-droits. CQFD!<br /> <br /> Quant à savoir si "la gauche" saura se montrer à la hauteur de ses prétentions?.. Là aussi, on peut en douter, toujours engoncée dans ses querelles intestines.<br /> A ce propos, on ne les entend plus guère!!! <br /> ... Une seule certitude, la gauche aussi est en vacances!!!
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