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31 mars 2010

Au secours, les syndicats nous abandonnent !

Il y a vraiment de quoi être écoeuré. A l'heure où l'injustice du capitalisme éclate enfin à la face du monde, au moment où des coups rudes sont portés au monde du travail, les élites de gauche, culturelles, politiques et syndicales abandonnent les classes populaires à leur sort.

Les premiers a avoir quittés le navire, ce sont les politiques. Depuis longtemps déjà, le PS courent après les électeurs du centre et de la droite. Il ne les rattrape pas évidemment, mais il en perd son âme. Quant au PCF, qui fut pendant longtemps le parti porte-parole du monde ouvrier, il n'est plus que l'ombre de lui-même, et a désormais besoin d'un dissident socialiste pour survivre en coma artificiel. Les choses sont si grave que désormais les postes clés du capitalisme mondial, le FMI ou l'OMC, sont occupés par des socialistes Français.

Après les politiques, les intellectuels ont suivi. Pas tous évidemment, mais ceux qui restent fidèles à leurs idéaux sont bien peu nombreux et inaudibles. Quant aux autres, ils sont partis avec armes et bagages dans les bras du grand capital. Il y a longtemps que les Glucksmann, Levy ou autres Finkielkraut ne sont rien d'autres que des faire-valoir intellectuels dans un monde qui ne pense plus. Malheureusement, ils occupent tous l'espace, du moins celui que l'on veut bien encore laisser à un semblant de pensée. Le mot intellectuel a désormais tellement été dévalorisé, qu'aujourd'hui il est presque devenu une insulte. Quand plus personne ne réfléchit, on voit bien qui se frotte les mains.

La dernière étape, nous sommes en train de la vivre : les syndicats se font la malle, ils sont en train de tout faire pour que le système perdure. En effet, s'ils avaient été de vrais relais de la colère, dès le mois de janvier 2009, dieu seul sait la proportion que le mouvement aurait pu prendre et jusqu'où il aurait pu aller. Les syndicats n'avaient pas cet objectif, il leur fallait seulement canaliser les choses pour éviter une crise politique qui aurait pu les entraîner avec tout le reste. Et en 2010, ils recommencent, puisqu'à l'approche d'une réforme très importante, celle des retraites, ils recommencent à décourager les salariés avec des mouvements sporadiques, suffisamment éloignés les uns des autres pour ne plus avoir de signification. Après un frémissement le 23 mars, il n'y aura rien d'autre avant les défilés traditionnels du 1er Mai. Cette année, il y a de fortes chances que je préfère la pêche ou le farniente.

Pourtant cela fait 15 ans que les syndicats apparaissaient comme le dernier rempart idéologique. Depuis les grèves de 1995 en fait. Bien que parfois dépassés par l'ampleur du mouvement, les centrales syndicales ont montré qu'elles seules pouvaient relayer et amplifier la colère populaire. Ce fut la même chose en 2003 et 2006 pour le CPE. Mais déjà, dès 2003, le reniement de la CFDT montre que le travail de sape capitaliste a commencé. Aujourd'hui, c'est la CGT qui est touchée, puisque son secrétaire général veut faire de sa centrale un syndicat de réforme. Cela ne se fait pas sans tensions, mais l'échec des mouvements de 2009 prouve que la chose est bien entamée et paraît inéluctable.

Abandonnés par les politiques, les intellectuels, les syndicats, il ne faudra pas s'étonner si demain les gens se tournent vers des formes de luttes plus radicales. Ou pire, vers l'extrême-droite. En effet, il ne faut pas se méprendre, si les partis fascistes récupèrent le vote ouvrier un peu partout en Europe aujourd'hui, ce n'est pas parce que la droite leur fait du pied, mais bien parce que la gauche sous toutes ses formes a déserté le terrain idéologique.

Sur le web :

Un papier intéressant de Malakine sur les relations entre journalistes et politiques.

Une petite brève de Jacques qui rassure sur l'humanité.

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Commentaires
J
Tout-à-fait exact!
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L
on est bien d'accord, mais au final, reconnaissez que les syndicats qui font vraiment front sont plutot une denrée rare.
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J
Les syndicats semblent effectivement les seuls à pouvoir relayer et faire vivre la légitime révolte de ceux qui construisent l'avenir. C'est bien l'objectif du mouvement intersyndical et malheureusement minoritaire "tous-ensemble".<br /> <br /> Hélas, la stratégie des syndicats est tacticienne et non humaniste. Les syndicats ont intégré la notion erronée que la construction du monde échappait à l' action de la base. Pour eux, la négociation s'inscrit dans un cadre d'acceptation des lois fictives édictées par les financiers. Ils essaient simplement d'en atténuer les coups, comme l'ont fait avant eux les syndicats commerçants et agricoles, promesses en moins.<br /> Résultat des courses, une paupérisation toujours plus forte du salariat, jusqu'au jour où, le tissu militant atrophié, ils ne pourront que laisser éclater l'impuissance de ceux qu'ils ont laissé conduire vers la soumission.<br /> <br /> En clair : les syndicats ne doivent pas accepter le chantage de la délocalisation, issu d'un fatalisme culturel. L'entreprise appartient à ceux qui l'ont batie, à ceux qui y ont mis leur âme. Autant on peut considérer qu'un patron créteur de PME est un partenaire impliqué et honnête, autant le groupe repreneur doit être considéré comme une entité cherchant à profiter au mieux d'une situation.<br /> <br /> Nous devons faire la différence entre ceux qui jouent et ceux qui vivent. Je respecte le patron qui vit l'évolution de son entreprise. A nous de l'éclairer sur les directions où le mène son envie de construire. En revanche, face aux financiers qui n'ont d'autre centre d'intérêt que le pourcentage, aucune négociation syndicale n'est possible. Et cela pour une simple raison : lorsque le contrât n'est pas rempli par le salarié, une heure suffit pour le virer. lorsque le contrât n'est pas rempli par le financier, dix coûteuses années de procédures s'ensuivent.<br /> <br /> Et là, on voit que la persévérance opiniâtre et la volonté d'agir sont bien du côté des salariés.
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