Elections régionales : Poitou-Charentes.
Economiquement, démographiquement, le Poitou-CharentesPoitou-Charentes n'est pas une région de premier plan dans notre pays. Pourtant, au soir des élections, les résultats dans cette région vont être auscultés de très près. A droite évidemment, puisqu'un ministre est tête de liste, mais surtout à gauche, puisque la candidate sortante n'est autre que Mme Royal, l'épine dans le pied de nombreux socialistes. Je suis prêt à parier que rue de Solférino, s'il y a une région que l'on ne serait pas fâcher de perdre, c'est bien celle-là.
C'est grâce à son succès en 2004, dans la région du premier ministre d'alors, Jean-Pierre Raffarin, que Ségolène Royal est entrée de plain-pied sur la scène politique nationale. Jusque là, elle n'en était qu'un acteur secondaire. A partir de là, elle s'est sentie pousser des ailes, à réussi à mettre les éléphants sur la touche, et est devenue la personnalité socialiste qui divise le plus, d'autant plus qu'elle n'en fait qu'à sa tête.
C'est d'ailleurs ce qu'elle fait dans cette campagne, puisqu'elle ignore complètement les consignes d'alliances du parti. Alors qu'au niveau national, il n'y aura aucune alliance au premier tour avec les écologistes et le MODEM, Mme Royal a déjà fait des propositions aux uns et aux autres, provoquant de mini psychodrames dans chacune des deux formations. Si elle était réélue facilement, il va de soi que les choses se compliqueraient grandement au PS dans l'objectif des primaires pour la présidentielle.
Dans cette région, le scrutin va d'ailleurs se résumer à un affrontement PS-UMP, puisqu'à gauche Mme Royal a fait le vide autour d'elle, le Front de gauche risque de ne pas peser bien lourd au final. A droite, les choses sont plus simples, l'UMP n'a pas d'adversaires, et le Front National est très peu implanté dans ce coin de France.
Pour l'UMP, c'est donc Dominique Bussereau l'actuel ministre des transports qui s'y colle. Monsieur Bussereau est d'ailleurs une espèce rare en politique, puisqu'il est de tous les gouvernements depuis 2002. Chiraquien puis Sarkozyste, il est insubmersible. Cependant, malgré toutes ces années passées au pouvoir, il n'a jamais réussi à faire oublier qu'il n'était que la marionnette de Jean-Pierre Raffarin. D'ailleurs il n'est pas surprenant de voir qu'en ce début de campagne, ce dernier est bien plus présent dans les médias. Monsieur Bussereau part en plus avec un handicap majeur : il fait parti d'un gouvernement particulièrement discrédité.
De toutes façons, quel que soit le candidat de la droite, Mme Royal a réussi à transformer ce scrutin en un plébiscite sur sa personne. Et plus son score sera élevé, plus elle deviendra incontournable pour la présidentielle. Une partie de l'avenir du Parti Socialiste se joue en Poitou Charentes.