Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rêver de nouveau
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 243 985
10 janvier 2010

Jospin et la gauche n'ont toujours rien compris à leur échec de 2002.

A l'occasion de la sortie de son livre autobiographique et d'un reportage télévisé sur sa personne, Lionel Jospin investit de nouveau l'espace médiatique. Tout cela pour nous expliquer qu'en fin de compte il reconnaît enfin ses responsabilités dans son échec de 2002.

Il serait peut-être temps. 7 ans ce n'est pas rien en politique. Pour autant, qu'est ce qu'il admet, Mr Jospin ?Qu'il a surestimé le rejet de Jacques Chirac, surestimé la perception positive de son bilan,sous-estimé l’impact qu’avait la division de la gauche, sous-estimé le premier tour et aussi que sa campagne n'était pas aussi offensive. Tout cela est exact certes, mais secondaire, ce qu'il y a d'essentiel à retenir, c'est que Mr Jospin, et au-delà de lui l'ensemble du Parti socialiste, n'a toujours pas compris les raisons de sa défaite.

En effet, parce que si Lionel Jospin n'est pas au second tour de la présidentielle de 2002, il ne le doit qu'à une seule raison : pendant 5 ans, la politique qu'il a menée n'était pas de gauche, ce qui reconnaissons-lereconnaissons-le est un tout petit peu embêtant quand on se réclame de ce bord politique.

L'ouverture du capital de France Télécom et d'Air France (qui ont permis leur privatisation), la baisse des impôts, la mise en place de la flexibilité par le biais des 35 heures, le gel des salaires, toutes ces mesures prises par un gouvernement de gauche n'ont été au final que des gages de bonne conduite donné au libéralisme économique le plus total. Et encore faut-il rappeler que le gouvernement Jospin est celui qui a le plus procédé à des privatisations, bien plus que n'importe quel autre gouvernement de droite.

Voilà pour les faits. Mais ce n'est pas tout, il y a eu aussi des petites phrases que les Français et particulièrement les gens de gauche n'ont pas oublié le jour du scrutin. Dire devant des ouvriers en colère que l'Etat ne peut pas tout, c'est quand même une hérésie quand on appartient à un camp qui fait du rôle de l'Etat un outil pour corriger les inégalités sociales. Dire que son projet n'est pas socialiste, c'est certes admettre que dans les faits on ne l'est plus, mais aussi encourager tous les électeurs socialistes encore convaincus à aller voir ailleurs.

Sur tout cela, Lionel Jospin ne revient pas. Soit parce qu'il n'a toujours pas compris ses erreurs, soit plus sûrement parce qu'à l'image d'un parti socialiste qui s'est coupé des classes populaires, Lionel Jospin assume ses choix et ne les regrette pas.

L'ancien premier ministre est évidemment le premier responsable de cette période, et c'est de lui en premier que l'on aimerait entendre un mea culpa. Pour autant, il ne fut pas le seul à participer à ce fiasco. Les principaux leaders des partis de gauche étaient aux responsabilités sous le gouvernement Jospin. Mme Buffet, Mr Mélenchon, Mme Aubry ont tous été ministres. A ce titre ils sont tous porteurs du même bilan. Pour autant, s'il leur est facile de dénoncer aujourd'hui les dérives droitières de certains socialistes, aucun d'entre eux ne revient sur le bilan du gouvernement Jospin.

Le problème de la gauche aujourd'hui, est qu'elle s'enfonce dans un double discours faute d'être capable d'admettre qu'elle s'est fourvoyée dans le passé à mener des politiques de droite qui ont été rejetée par son électorat. Tant que les responsables de l'échec de 2002 seront là, rien ne pourra changer à gauche.

Publicité
Commentaires
L
Je crois qu'il y a beaucoup de conviction. <br /> J'ai lu un jour un article sur Fabius ou celui-ci expliquait qu'il avait choisi le PS en 1978, parce que depuis le temps que la gauche était dans l'opposition, son tour allait forcément venir d'être au pouvoir. Par conséquent, c'est là qu'il fallait être. On voit bien que les convictions socialistes sont minces. Ce qui en dit long sur les convictions libérales.
Répondre
A
En fait, j'ai appris cela par hasard. J'ai vu le film "Let's get money" qui parle d'un groupe de penseurs néolibéraux qui ont poussé à la dérégulation totale des marchés. Cela m'a mené à m'intéresser aux autres groupes de pression néolibéraux et c'est ainsi que dans la liste des membres j'ai trouvé les noms de personnalités du parti socialiste français au côté de Madelin, Villepin et d'autres et je trouve que cela éclaire mieux certaines actions et prises de position. Ce que je ne sais pas c'est s'ils l'ont fait par conviction ou juste par griserie du pouvoir, ivresse d'appartenir à la classe dirigeante et en emprunter les habitus et les modes de pensée. En cela le livre de Jospin aurait pu nous éclairer mais dommage ce sera pour une autre fois...
Répondre
L
Je n'étais pas au courant pour les réunions Bilderberg, mais globalement, nous partageons le même avis. C'est parce que la gauche a cessé d'être de gauche, qu'elle s'est peu à peu convertie au capitalisme, que nous sommes dans la panade politique et intellectuelle actuelle.
Répondre
A
Il faut quand même que la vérité éclate sur Lionel Jospin qui continue encore et encore à accuser LA GAUCHE de l'avoir fait perdre face à Chirac par un éparpillement des voix. <br /> Le sieur Jospin sort un livre sans intérêt tant qu'il n'expliquera pas que quand il était en haut de l'affiche, il allait se compromettre à des réunions de groupe de "réflexion", plutôt des groupes de pression néo libéraux du type de "European around table" ou "Bilderberg". Tous ces groupes composés de capitaines de l'industrie, de penseurs néolibéraux et pire. Certes il n'était pas le seul Fabius, Strauss Khan et quelques autres mangeaient aussi de ce pain là. Alors de grâce que l'on cesse de nous montrer sa tête d'hypocrite désorienté à la télé. Il veut arrondir sa retraite avec les espoirs de quelques uns à voir la gauche reconnaître enfin qu'elle s'est trompée de chemin en 83. Encore raté... Il faudra attendre encore longtemps que cela se produise. QU'ils retournent donc discuter aux réunions Bilderberg et qu'ils nous foutent la paix.
Répondre
L
Eh oui, il n'a rien compris et les socialistes non plus. Par conséquent, ils ne méritent pas de revenir au pouvoir. D'ailleurs, si la gauche doit faire la politique de la droite, je préfére la droite.
Répondre
rêver de nouveau
Publicité
Publicité