Johnny est toujours vivant, mais nous on sature déjà.
L'épisode de l'hospitalisation et du coma de Johnny Halliday nous donne un aperçu de ce qui nous attend le jour où la camarde l'appellera de façon définitive. On va en bouffer jusqu'à saturation de l'icône des jeunes. Déjà que l'on est pas loin de l'overdose alors qu'il est toujours vivant, il ne nous reste plus qu'à espérer qu'ils le maintiennent en vie le plus longtemps possible. Mais au juste, à travers Johnny, qui célébrerons ?
L'artiste ? Nous avons là un type dont le principal mérite est d'avoir su s'inscrire il y a 50 ans dans la vague porteuse du rock n'roll. Il a su reprendre avec succès des standards américain, puis perdurer grâce à sa réputation de bête de scène. Mais il n'est pas connu pour ses compositions ou ses textes, il n'a, à proprement parler aucun talent digne de ce nom, si ce n'est celui d'avoir su vendre et exploiter une image.
Le citoyen irréprochable ? Ce type richissime qui se barre en Suisse pour payer moins d'impôts, ne peut qu'être donné en exemple. C'est d'ailleurs ce que la droite a fait pour justifier son paquet fiscal. Un type qui fait chanter les classes populaires mais qui rechigne à contribuer à l'effort national pour que lesdites classes populaires puissent elles aussi bénéficier de la richesse du pays.
L'intellectuel ? Euh, non ! je rigole !
A écouter les médias ces derniers jours, on a surtout l'impression que derrière Johnny, c'est une immense affaire de gros sous et rien d'autres. L'idole a beau être encore de ce monde que l'on parle déjà d'argent, de compagnies d'assurances, etc.
Johnny est surtout et avant tout un phénomène médiatique statufié de son vivant. Il est intouchable. Ce n'est pas le médecin français qui l'a opéré qui me démentira. Sans que personne ne sache exactement de quoi il retourne, le praticien est jeté à la vindicte populaire, son passé déterré. Il est accusé des pires maux, des pires méfaits. La colère est attisée au point que certains un peu plus dérangés que la moyenne des fans ont passé le médecin à tabac.
Johnny ne peut pas être critiquer, il deviendrait alors semblable au commun des mortels, c'est à dire particulièrement dénuer d'intérêt pour les médias. Pourtant, s'il y avait eu de vrais journalistes dans ce pays, ils auraient précisé qu'il faut être complètement crétin pour faire douze heures d'avion quatre jours après une intervention chirurgicale lourde.
Pour conclure cet article, je citerai Eric, qui tient un des blogs les plus sympas du net (http://monmulhouse.canalblog.com/) :
CASSE TA TV, C'EST TA SEULE CHANCE !