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5 décembre 2009

Sarkozy, entends-tu cette colère sociale qui monte ?

Les immenses manifestations de janvier et mars dernier laissaient augurer d'un printemps social chargé. Las ! la stratégie incompréhensible des syndicats, leur division et l'absence d'opposition politique crédible ont tué dans l'oeuf cette formidable demande de plus de justice sociale. Depuis, les centrales syndicales sont inaudibles et c'est la morosité qui règne en maître au sein de la population.

Toutefois, le gouvernement aurait tort de se réjouir et de voir dans ce manque de combativité une acceptation de sa politique. Depuis quelques semaines, les choses bougent, les revendications, quoique toujours catégorielles se font plus précises, avec en plus une nouveauté qui devrait inquiéter Nicolas Sarkozy et ses ministres : le secteur privé devient lui aussi remuant. Et les mouvements dans ce secteur ne concernent plus seulement des actions désespérées pour sauvegarder l'emploi ou pour l'obtention de primes de départ décentes, non, maintenant les revendications portent aussi sur les salaires et les conditions de travail.

Dans le service public, les secteurs qui sont à la pointe de la lutte ne sont pas réputés pour être habituellement les plus revendicatifs. Ce sont tout d'abord les établissements culturels publics qui sont en grève contre les réductions de personnel. Commencé au Centre Georges Pompidou, le mouvement touche maintenant d'autres grands établissements  comme le Louvre et le château de Versailles, et devrait s'étendre prochainement, notamment à la Bibliothèque Nationale. Certes, cela ne concerne qu'un nombre réduit de fonctionnaires et reste peu handicapant pour la majorité des Français. Mais c'est l'image de la France à l'étranger qui en pâtit. Sans compter les dégâts occasionnés sur notre industrie touristique, fierté nationale et véritable pompe à fric de la nation.

L'autre catégorie de fonctionnaires touchée est encore plus surprenante puisqu'il s'agit des policiers. Et avec eux, c'est le coeur de la politique de Nicolas Sarkozy qui est remis en cause, du moins son volet sécuritaire. Les fonctionnaires de police dénoncent massivement non seulement les réductions d'effectifs mais aussi et surtout la politique du chiffre qui les conduit à être toujours plus exposés et les oblige à négliger une de leurs missions essentielles : la prévention. Ils sont de plus confrontés à ce paradoxe qui finira bien un jour par exploser à la tête du pouvoir : comment toujours faire plus avec un effectif en baisse constante ?

Mais les fonctionnaires ne sont plus seuls, d'autres catégories de salariés ont bien l'intention d'exprimer leur colère. A commencer par les routiers dont on connaît la capacité à boucler l'économie d'un pays, d'autant plus que cette fois-ci, ils ne menacent plus de faire des barrages routiers, mais de s'en prendre aux grandes surfaces, ce qui en période de Noël ne serait pas anodin pour l'économie. Et la revendication est nouvelle puisqu'elle concerne les augmentations de salaires. Il est amusant de noter que le mouvement pourrait s'ajouter à une grève des cheminots. Avec les deux en même temps, le pouvoir à de quoi être inquiet.

Et ce n'est pas fini, car il y a un autre secteur où les salariés commencent à se faire entendre, c'est celui de la restauration. Là aussi, la demande porte surtout sur les salaires. Il faut qu'après les millions octroyés au patronat, les employés veulent maintenant eux aussi leur part du gâteau.

On voit bien que dans tous les exemples que je viens de citer, non seulement les revendications sont précises (ce qui n'était pas le cas au printemps), mais c'est aussi la politique de Nicolas Sarkozy qui est complètement remise en cause. Est-ce que le mouvement social serait en train de trouver un nouveau souffle ?

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Commentaires
L
Des pas perdus,<br /> En janvier peut-être pas, mais à n'importe quel et de façon imprévue. C'est tellement tendu dans la société actuellement qu'on ne sait pas ce qui peut mettre le feu aux poudres.<br /> <br /> Jacques,<br /> oui, l'espoir fait vivre, et puis internet prouve tous les jours que tout le monde n'est pas résigné.<br /> <br /> Le vengeur,<br /> convoyeurs plus routiers, cela risque de faire beaucoup pour le gouvernement.<br /> <br /> Putt Bill,<br /> d'accord avec toi pour déplorer le coté corporatiste. Malheureusement c'est l'époque qui veut ça, et c'est quand même bien que ça bouge un peu.
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P
Je vais, une fois de plus, jouer les trouble-fêtes...<br /> <br /> Tout ça est bien beau mais si on synthétise le truc, se dessine une fois de plus, des mouvements très corpo... Même "tous ensemble", chacun pour lui y va de ses revendications, ne se préoccupant que des "sa" situation.<br /> Et comme de bien entendu, tout le monde saluera le côté positif de la chose: la france qui travaille, bouge!!!<br /> <br /> Au final, à qui profitera le "crime"? <br /> Les dernières grèves n'ont profité qu'aux patrons. Autant de journées non travaillées, donc non salariées... Le tout, dans un contexte européen qui voit déménager les entreprises plus vite qu'il ne faut de temps pour le dire! <br /> <br /> Quant au triplé syndical gagnant Thibaut/Chérèque/Mailly, ils n'ont de cesse d'accompagner la rupture Sarkozienne. Le Point, le Nouvel Obs, Marianne et d'autres ne cessent ces dernières semaines de relater au rythme des allés et venues des trois Lascars entre leur cathédrale et l'élysée.<br /> <br /> Ce n'est pas de grève dont la france a besoin mais de nouvelles structures représentatives démocratiques, avec de vrais outils de contre-pouvoir!!!
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L
J' ai lu ce samedi matin dans le canard de ma région, que les convoyeurs de fonds qui approvisionnent les DAB (distributeur automatique de billets)voulaient faire grève a cause des primes de risques qui sont ridicules dans ce secteur, ils prévoient un manque de liquidités dans les DABs pour le 21 décembre si le mouvement est lancé,(juste avant les fêtes)ca va pas plaire au MEDEF tout ça
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J
Ah oui, j'aimerais vous croire...<br /> L'an dernier lorsque les Caissières de grandes surfaces ont fait deux fois une grève nationale, je me disais moi aussi: ça y est, ça bouge enfin puisque ces dames-là, entre autres, n'avaient jamais osé faire grève de leur vie.<br /> Et puis le soufflé est malheureusement retombé.<br /> <br /> Mais vous avez raison, il ne faut jamais désespérer.<br /> <br /> jf.
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D
Bien vu. On est dans une période faussement calme... ça risque en effet de péter en janvier... Privé-public, tout le monde subit le sarkozisme, traaduction en France du néo-libéralisme.
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