Sarkozy enclenche la privatisation de La Poste et continue son esbroufe.
Il n'y a même pas deux mois de cela, Nicolas Sarkozy jouait les va-t-en-guerre contre le libéralisme financier, accusé de tous les maux. Certains commentateurs allant jusqu'à trouver des accents d'homme de gauche au président et à prédire d'éventuelles nationalisations de banques à titre d'exemple. Il n'en fut rien, et d'ailleurs il n'en fut jamais question, les banques ont encaissé le pactole sans avoir de comptes à rendre. Mais ce nouveau discours aux relents anti-libéraux a permis à Mr Sarkozy de faire un bond substantiel dans les sondages. C'était là l'objectif principal.
Mais, outre qu'il n'y aura pas de sanctions contre les banques, le projet de privatisation de La Poste met en lumière l'esbroufe complète de la parole présidentielle. Alors même que dans le monde entier, économistes, politiques, financiers réclament plus de contrôle économique et la fin du marché tout-puissant, la France s'apprête à privatiser un des services publics auxquels les Français sont le plus attachés.
Et qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'est pas question de privatisation, j'emploie le terme à bon escient car c'est malheureusement bien de cela qu'il s'agit. L'Etat change le statut de l'entreprise et ouvre le capital aux investisseurs publics. C'est la méthode qui a été utilisée pour France Télécom et GDF, et qui le sera demain pour EDF et la SNCF. Et je rabroue d'un revers l'argument selon lequel il s'agit de préparer l'entreprise à l'ouverture à la concurrence. En quoi cela peut-il la rendre plus forte, alors que les atouts principaux de La Poste sont sa proximité et sa qualité de service, ceux-là même qui disparaissent au nom de la rentabilité.
Encore une fois, la politique de Nicolas Sarkozy agit sciemment dans l'intérêt contraire des Français, au nom du sacro-saint marché, celui qui est la cause d'une crise sans précédent.
Pour terminer cet article, je voudrais signaler dette petite phrase ( elle n'est pas retranscrite au mot prés, mais l'esprit est conservé), entendue ce matin dans la bouche de Dominique Seux, journaliste aux Echos, on ne peut plus libéral : si la France résiste mieux à la crise que ses voisins allemands, espagnols, ou italiens, elle le doit à la force de son service public.
Même les libéraux le reconnaissent !