L'affaire Clearstream : un scandale pour faire oublier l'autre affaire clearstream

Ca y est, le procès de l'affaire Clearstream va commencer, et on peut être sûr que cela va faire la une pendant des semaines. Il faut dire que le casting est énorme : un ancien premier ministre sur le banc des accusés et un président de la République en exercice comme partie civile. Alléchant, certes, du moins pour tous ceux qu'intéressent à la politique politicienne, celle des coups bas, des petites mesquineries et des égos surdimensionnés. Ce procès aura pourtant de multiples avantages pour le pouvoir : faire de Nicolas Sarkozy une victime, mais surtout, occulter les autres sujets, notamment cette colère qui gronde.

Pour autant, il y a un autre malaise qui est lié à l'affaire Clearstream. C'est qu'au-delà de la guéguerre entre hommes politiques ambitieux, Clearstream c'est à la base un immense scandale financier, impliquant à travers le monde quelques unes des plus grandes banques et certaines grandes fortunes.

A la base, il y a les livres de Denis Robert, Révélation$ et La boîte noire (aux éditions des Arènes) qui s'attaquent à Clearstream, une boîte de clearing (compensation des transactions interbancaires internationales, bref une banque des banques) basée à Luxembourg. A la lecture des livres, fortement argumentés, on comprend très vite, qu'il est possible que Clearstream serve à blanchir en masse de l'argent sale.

L'affaire fera grand bruit, avant d'être méthodiquement étouffée. C'était compter sans le génie diabolique des politiques Français, qui se sont apparemment servis de listings concernant l'affaire Clearstream pour y rajouter quelques noms. On devine aisément pourquoi.

Le problème, c'est que désormais, Denis Robert se retrouve lui aussi sur le banc des accusés, mais surtout, il n'est plus du tout question du scandale financier, qui pourtant avec la crise que nous connaissons aurait eu un autre retentissement et aurait éclairé d'un nouveau jour les activités de certaines entreprises.