Sarkozy soutient Barroso pour que rien ne change.
Cette semaine, Nicolas Sarkozy nous a offert un résumé de son art de la politique en seulement deux actes.
Le premier, c'est son discours sur le monde du travail et sur la crise qu'il a donné à l'OIT (Organisation Internationale du Travail). Un discours que l'on peut qualifier de résolument ancré à gauche, avec des propositions qu'aucun dirigeant syndicaliste n'a renié, notamment sur la nécessité d'imposer des règles internationales en matière de régulation économique et de droit du travail. Voilà une preuve supplémentaire, si besoin en était, que la droite libérale a parfaitement connaissance des maux que provoquent sa propre politique, et qu'en plus elle connaît les moyens de s'en sortir. C'est donc en conscience que les principaux dirigeants du monde nous envoie dans le mur.
Le second acte a eu lieu dans un temps très rapproché avec le premier, il s'agit de la volonté conjointe de la France et de l'Allemagne de maintenir José Manuel Barroso à la tête de l'Union européenne. En 5 ans, le bilan du portugais est proche du néant, que ce soit dans les domaines sociaux, politiques, de la défense, en politique extérieure, l'Europe n'a pas avancé d'un pouce. Seule la dérégulation libérale a connu un grand bond en avant dont les salariés paient les pots cassés aujourd'hui à l'heure de la crise.
La crise, justement parlons-en, puisqu'en ces temps difficiles où même les gouvernements les plus libéraux ont appelé de leurs souhaits un plan de relance européen, l'homme qui était susceptible de pouvoir l'impulser, Mr Barroso donc, a brillant par son absence.
C'est donc cet homme, faible, sans envergure ni charisme, sans aucune vision politique et surtout sans aucun projet d'avenir pour l'Europe que les dirigeants européens veulent reconduire. Et gageons que la fronde des parlementaires de Strasbourg n'y changera pas grand-chose, il retrouvera au final son siège, enterrant ainsi tous les beaux discours donnés à l'OIT ou ailleurs.
En politique, plus que dans aucun autre domaine, ce sont les actes qui comptent. Mr Sarkozy aura beau nommé des ministres issus de gauche, faire des discours avant-gardistes, la politique qu'il mène est la plus à droite et la plus réactionnaire que la France ait connu depuis la guerre. Il vient d'en donner la preuve, même si comme toujours, il a réussi à brouiller les cartes.