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11 avril 2009

Et si le grand mouvement social n'avait pas lieu !

Depuis des semaines, l'espoir (ou la crainte, c'est selon) d'un grand mouvement social qui changerait profondément la donne, à l'instar de ce qui s'est passé en Guadeloupe, est dans toutes les têtes. Pourtant, si tous les ingrédients nécessaires à une explosion sociale sont réunis (sentiment d'injustice, précarisation massive, peur du chômage, rejet du pouvoir, inexistence de l'opposition, etc...), il devient de plus en plus crédible que celui-ci n'aie pas lieu rapidement. Du moins pas sous la forme que l'on a connu aux Antilles.

A cela il y a plusieurs raisons, la première étant le manque de lisibilité de la stratégie syndicale. Par frilosité, par peur de briser la nécessaire unité, aucun n'ose se lancer dans un appel à la grève générale reconductible, qui serait pourtant à mon avis le seul levier pour faire reculer le gouvernement sur le pouvoir d'achat et sur un certain nombre de réformes fortement contestées. La seconde raison est que nous ne sommes plus dans les années 70, où tout un secteur pouvait débrouiller par solidarité avec les collègues d'une autre entreprise. Aujourd'hui, l'individualisme a pris le dessus, et ce qui se passe chez Sony, CaterpillarCaterpillar ou Continental choque et émeut, mais ne pousse pas les gens à se mobiliser sur leur propre lieu de travail.

Pourtant, l'incertitude qui existe sur la possibilité de futurs grands mouvements ne devrait pas réjouir le pouvoir. Mai 68 ne se reproduira peut-être pas dans l'immédiat, mais les nuages noirs et la colère de millions de travailleurs ou de chômeurs sont bel et bien présents. Et il faudra bien qu'ils s'expriment.

C'est d'ailleurs ce à quoi on assiste depuis quelques temps, avec des conflits locaux de plus en plus violents. Plutôt qu'une révolution, ce sont des dizaines, voire des centaines de jacqueries locales qui se profilent. Tout cela donne évidemment un contexte économique et social très perturbé, mais surtout beaucoup plus difficilement contrôlable pour le pouvoir, lequel en se radicalisant à son tour, en tenant des discours péremptoires contre les ouvriers en colère prend le risque de voir se multiplier les actes de désespoirs dans les entreprises.

Pour l'instant, à la mi-avril, nous ne sommes absolument pas dans l'optique révolutionnaire que certains politiques appellent pourtant de leurs voeux, les mobilisations sont trop disparates et isolées les unes des autres pour cela. Pour autant, si Mrs Sarkozy et consorts continuent à nier ostensiblement le malaise social, si rien n'est fait pour changer le sentiment d'injustice qui prévaut sur la politique actuelle du gouvernement Fillon, si les moyens de l'Etat continuent perpétuellement à être mis pour la protection des puissants et des riches, alors une fédération des colères deviendra possible. Nous n'y sommes pas encore, mais rien n'indique que nous n'y allons pas.

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Commentaires
L
Merci de tes paroles gentilles.<br /> En fait, quelques vacances et des soucis familiaux qui espérons ne devraient pas durer définiment.<br /> Sur le fond, s'il y a un grand mouvement dans ce pays, il débutera forcément hors des syndicats, comme ce fut le cas en 68, mais aussi et surtout pour le CPE. Et je crois possible ce cas de figure.
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P
Salut Manu!!!<br /> Heureux de te retrouver, tu nous as donné qqs inquiétudes entre le 11/4 et le 23!!! Rien de grave j'espère??? <br /> <br /> "Alors, on se sait pas ce qui peut advenir."<br /> A mon avis? Rien ou presque... <br /> Le patronnat tient bien trop serré les rènes de l'ouvriérisme. Insitutionalisation, conformisme, individualisme et tous les automatismes de la soumission!<br /> Même si les grandes centrales sont délaissées, il est à craindre que c'est pour mieux se regrouper dans d'autres collectifs tout aussi ligaturés par la législature!
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L
J'ai une petite théorie : la crise va durer, et les conflits aussi, suaf que ceux vont se radicaliser de plus en plus. Si le grand mouvement n'est pas pour 2009, la multiplication des conflits va pousser des milliers de salariés à prendre leurs distances avec les syndicats... Alors, on se sait pas ce qui peut advenir.
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P
Bonjour à toutes et tous!<br /> Me re'v'là, pour un temps du moins!<br /> <br /> Comme tu dis vrai, ami Manu!<br /> Cela dit, si ça tarde autant à péter, c'est sans doute pour d'excellentes raisons. Elles ont pour nom: hypochisie, cupudité, paranoïa, j'en passe et des meilleures...<br /> <br /> Reste encore à poser les bonnes questions!<br /> Tu parlais de syndicats, de partis politiques et tu peux même y ranger les assoces, autant de groupements nés du modèle sociétal financier et donc stériles.<br /> Qui, parmi ces "valeureuses" formations ou types de formation semble en mesure de proposer autre chose qui n'aie pas ce goût de "vielle france" rance? Personne!<br /> Après le "qui", il reste encore à définir le "comment".<br /> Et entre les deux s'incère la dernière question, celle qui fâche: le "quoi"!<br /> Ben oui, entre ceux qui ont beaucoup qui en veulent plus, ceux qui n'ont rien qui en veulent tout autant et tant qu'à faire, plus que ceux qui ont beaucoup, il y a entre deux des strates de sous catégories qui ne veulent pas être oubliés dans l'histoire!!!<br /> <br /> Le casse-tête français vaut bien le chinois, non?
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N
Votre billet est "tristement " réaliste, vous, moi, et des millions d'autres sont comme nous!!!!!dehors ces soi-disants "dirigeants" de syndicats réformistes, mais la base n'est plus dupe !!!!!!!!!
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