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13 mars 2009

Face à l'autisme du pouvoir, le risque de radicalisation est réelle.

La période que nous vivons est singulière par de nombreux aspects. Habituellement en temps de crise, les gens ont tendance à se replier sur eux-mêmes, les revendications politiques ou sociales, l'expression des colères, tout cela est mis sous l'éteignoir. Cette fois-ci, il se produit le contraire, le mécontentement est très fort, et les manifestations sont fréquentes, populaires et très suivies.

On peut expliquer cela de plusieurs façons. Il y a en premier lieu un fantastique sentiment d'injustice ; Les banques et les grands patrons ont provoqué le marasme économique que nous connaissons, par leurs mauvais choix, et par une philosophie du toujours plus de profit suicidaire pour la société ; Pourtant, les états ont débloqué des milliards pour leur venir en aide, quand il n'est pas possible de décréter une augmentation des salaires pour soulager les souffrances des citoyens de base.

Ces derniers jours, ce sentiment d'injustice s'est encore renforcé avec l'attitude incompréhensible de certains grands groupes, qui annoncent des bénéfices records et licencient, ou bien ne respectent pas leurs engagements. Que se soit Total ou Continental, ces annonces sont scandaleuses, et comme pour une fois, le désarroi ouvrier a été très bien relayé médiatiquement, on imagine parfaitement leur effet sur l'opinion publique. D'autant plus que ces deux entreprises ne sont pas des cas isolés ; un peu partout en France, il y a aujourd'hui des salariés qui se battent contre des licenciements ou des délocalisations, sans que cela ne fasse la une des médias.

L'attitude du chef de l'état attise aussi les mécontentements. Il a fallu quelques heures seulement à Mr Sarkozy pour secourir les banquiers, et plusieurs semaines avant de répondre aux guadeloupéens. Les Français découvrent un chef de l'Etat sourd à leurs revendications légitime, mais qui en plus leur apparaît comme complètement éloigné de leurs préoccupations. Ils ne se reconnaissent plus dans cet homme qui ne se déplace qu'accompagné de centaines de CRS, s'octroie des vacances de luxe au Mexique dont le financement est obscur, légifère en permanence, restreint les libertés.

Tout cela fait donc que cette crise débouche sur une colère immense qui devrait s'exprimer le 19 mars. Mais attention, car l'on constate aussi un autre phénomène : le jusqu'au-boutisme et la radicalité des mouvements en cours.

Les mouvements aux Antilles ont été longs et violents, mais nos compatriotes ultra-marinsultra-marins n'ont rien lâché. Dans les universités, le conflit dure depuis des semaines et ne faiblit. C'est d'ailleurs tout le monde de l'éducation qui ne désarme pas. Face à un pouvoir qui est de plus en plus intransigeant, la rue à son tour ne transige pas. Pour l'instant les syndicats canalisent peu ou prou leurs troupes. Mais attention, nombreux sont les salariés de base qui ne comprennent pas la stratégie des grandes centrales et qui veulent en découdre. Le risque est grand qu'elles soient dépassées.

La journée du 19 mars sera probablement très suivie. La responsabilité des syndicats sur la suite à donner n'en sera que plus grande ; et ils n'ont pas le droit à l'erreur sous peine de laisser s'exprimer d'une autre manière un désarroi et une amertume immenses.

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Commentaires
L
Je suis d'accord avec toi, sauf qu'attention, quand la rue se soulève, cela peut tout donner, le meilleur et le pire.
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D
jE NE PENSE PAS QUE LE RISQUE QUE LES CENTRALES SYNDICALES SOIENT DEPASSEES EST GRAVE, AU CONTRAIRE!
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