La lecture comme dérivatif à la crise ?
Comme tous les ans à l'occasion du salon du livre de Paris, les sondages et les enquêtes se multiplient pour tenter de cerner la place de l'écrit dans les habitudes culturelles des Français. Comme chaque année, on se retrouve donc inondés des chiffres pessimistes et d'articles alarmants : les Français liraient de moins en moins.
La perception que j'en ai est toute autre. D'après les sondages de cette année, 30 % des personnes interrogées ne liraient jamais de livres, et moins de 10 % en liraient plus d'un par mois. En effet, les données ne sont guère réjouissantes, mais ce que personne ne précise, c'est que peu ou prou, cela n'a que très peu évolué depuis 30 ans. J'irai même jusqu'à prétendre que la situation sur ce point est plutôt réjouissante.
Je précise donc ma pensée. Le nombre de non-lecteurs ne bouge pas, tandis que celui des grands lecteurs baisse régulièrement, mais tout cela se fait dans un contexte de multiplication de l'offre culturelle. Cela signifie surtout que le livre n'est plus forcément la principale activité, mais qu'il garde une place majeure. D'ailleurs le fait même que l'on fasse des enquêtes pour savoir si les Français lisent prouve l'importance que l'écrit occupe encore dans notre imaginaire collectif.
D'ailleurs, d'une façon générale, je ne souscrit pas, loin de là, à cette idée véhiculée par de nombreux cassandres, qui consiste à démontrer en permanence que le niveau intellectuel de nos concitoyens est en baisse permanente, d'où les gros titres sur la baisse du nombre de lecteurs et la chute du niveau scolaire. C'est oublier que le nombre de choses enseignées à l'école a explosé, que l'intellect d'un enfant de 10 ans est beaucoup plus sollicité aujourd'hui qu'hier (livres, magazines, télévision, jeu, vidéos, cinéma, etc.). Bref, aujourd'hui, la culture est partout, sous des formes diverses, a gardé toute sa place.
Je suis donc plutôt rassurant concernant l'évolution de la lecture en France. Une étude intéressante vient opportunément rappeler qu'à chaque période de crise économique, la culture, et notamment le livre sont des refuges, des valeurs sûres. On constate d'ailleurs un envol de la fréquentation des salles de cinéma depuis septembre 2008, et le marché de l'édition est un des rares à être bénéficiaire.
Dans ces temps de morosité générale, il me semblait important de donner des bonnes nouvelles !
PS : Je mets en lien une adresse où il et fait référence à l'enquête dont je parle : http://www.francewww.france24.com/fr/20090310-france-culture-marche-salon-livre-edition-crise-resiste-bouquins-ouvrages-manuelsfrance-culture-marche-salon-livre-edition-crise-resiste-bouquins-ouvrages-manuels