Un mort en Guadeloupe !
Dans mon message de ce matin, je m'insurgeais contre la politique du mépris pratiquée par le gouvernement. Je parlais d'une situation qui peu à peu devenait critique. Je ne pensais pas que la réalité me donnerait raison aussi rapidement. Il y a eu un mort dans les échauffourées de cette nuit en Guadeloupe. Il s'agit d'un syndicaliste victime d'une balle perdue vraisemblablement tirée par un jeune. Peu importe. Ce syndicaliste est d'abord et avant tout une victime du mépris d'Etat.
Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier l'attitude des autorités de l'Etat. Il s'agit bien de mépris quand le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer met 12 jours avant de se rendre sur l'île. Il s'agit bien de mépris quand le même secrétaire d'Etat clame qu'il restera le temps qu'il faudra, et repart finalement sur Paris sous prétexte de rendre des comptes, comme si les télécommunications n'existaient pas aux Antilles. Il s'agit bien de mépris quand le chef d'Etat s'adresse durant 90 minutes aux Français et n'a pas un mot pour nos compatriotes guadeloupéens.
Et comment qualifier autrement l'attitude de Mme Alliot-MarieAlliot-Marie, ministre de l'Intérieur, de laquelle dépend l'Outre-mer. En 25 jours de grève générale, elle n'a pas eu un mot (du moins à ma connaissance) à l'égard du conflit dans les iles. Et aujourd'hui, sous prétexte qu'il y a eu un mort, elle organise des réunions sur la sécurité tous les jours.
Evidemment, rien n'excuse la violence. Surtout quand celle-ci contribue à décrédibiliser la lutte de milliers de personnes Rien n'excuse non plus l'usage d'arme à feu, et le responsable du meurtre doit être retrouvé et juge. Mais qui jugera demain ceux qui n'ont pas pris leurs responsabilités ? qui condamnera ceux qui par leur dédain sont les vrais responsables des émeutes en Guadeloupe ?