Comment justifier le choix du 19 mars pour une nouvelle manifestation nationale ?
Les syndicats ont décidé de maintenir la pression sur le gouvernement en appelant à une nouvelle journée de manifestations le 19 mars. Le choix de la date fait évidemment débat : un mois après la rencontre avec le chef d'Etat, le risque est grand de voir le soufflet retomber et de ne pas profiter des luttes en cours ainsi que de l'exaspération réelle des Français.
L'interrogation est d'autant plus forte que les modalités d'actions ne sont pas définies (grève ?) et que l'on connaît la tendance qu'ont certains syndicats à trahir les salariés pour quelques biscuits insignifiants glanés ici ou là. Il est assurément dommage de ne pas profiter de la vague du 29 janvier. Pourtant, une fois passée la déception de ne pas retourner immédiatement au combat, on peut trouver quelques bons arguments pour justifier la stratégie syndicale :
1) Ce qui a présidé à ce choix est la volonté de maintenir coûte que coûte l'unité syndicale. Si le 19 mars cette unité existe encore, elle ne peut que renforcer la mobilisation. La pression n'en sera ainsi que plus forte sur le gouvernement.
2) Réussir un gros mouvement d'envergure ne se prépare pas en quelques jours. En se laissant un mois, les syndicats se donnent du temps pour mobiliser les troupes.
3) Il faut se souvenir de l'exemple du CPE où il y a eu un mois d'écart entre les deux premières manifestations. La première s'étant d'ailleurs soldée par une mobilisation relativement faible. On a vu ce qu'il en a été par la suite.
4) La date du 19 mars permet d'éviter les vacances scolaires, peu propices aux mouvements d'envergure. En choisissant ce moment là, les syndicats laissent la possibilité aux étudiants et aux lycéens de rejoindre le mouvement en nombre.
5) Cet argument dépasse les syndicats, mais il ne faut pas oublier que ces dernières années ilsont souvent été dépassés pas leurs bases. Il ne faut donc pas exclure que sous la pression des luttes déjà existentes (universites, Antilles, ...), voire d'autres encore à venir, le mouvement prenne de l'ampleur, et qu'ainsi le 19 mars apparaisse comme le point de convergence de toutes les luttes.
En tout cas, ce qu'il faut retenir, au-delà de la déception de devoir encore attendre un mois, c'est que les syndicats restent unis, et qu'il y aura des suites au 29 janvier.
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