Quand la hausse de la délinquance devient une baisse.
Nicolas Sarkozy peut être rassuré, Mme Alliot-Marie lui succède admirablement bien au ministère de l'intérieur, du moins en ce qui concerne la manipulation des chiffres de la délinquance. Selon les chiffres fournis par l'Observatoire National de la délinquance, celle-ci est en baisse sur l'année 2008. La ministre de l'intérieur s'en est chaudement félicitée, emboîtant le pas au président de la République qui l'avait précédée dans son discours d'Orléans.
Sauf que nos élus ne précisent à aucun moment à quoi correspond cette baisse. Elle regroupe toutes les infractions constatées, quelles qu'elles soient, permettant ainsi de masquer de très fortes hausses qui sont pour le moins inquiétantes : la hausse des violences sur les personnes, celle des vols à main armée, et celle de la délinquance financière. Or, les deux premières sont celles qui sont le plus ressenties par la population et qui témoignent d'une radicalisation des formes de délinquance peu rassurante pour l'avenir. Quant à la troisième hausse notable, elle est surtout la preuve qu'entre les discours bravaches du président envers le capitalisme voyou et la réalité, il y a un fossé important.
La réalité sur le terrain correspond donc à une hausse, ce qui ne devrait pas être démenti à l'avenir, car comment croire qu'une société qui s'apprête à affronter une crise économique aigüe où des centaines de milliers de personnes vont se retrouver au chômage ou dans des situations précaires, une société ou rien n'est prévu pour soulager les difficultés des plus faibles, comment croire donc, que cette société voie sa délinquance baisser ?
Mais peu importe, l'Etat nous vend sa baisse en trompe-l'oeil, bien relayée par une grande partie des journalistes qui ne voient pas l'utilité de faire leur métier et d'aller voir au-delà des chiffres. Mais, cette attitude des médias et des politiques comporte un risque important, celui d'une telle différence entre les discours et le ressenti réel qui peut déboucher sur un sentiment d'abandon et de colère. Et on ne sait jamais ce que peut donner la colère.
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