Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rêver de nouveau
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 243 997
2 décembre 2008

Elections européennes : la recomposition générale.

A 6 mois des élections européennes, il m'a semblé intéressant de faire un point dans un paysage politique qui s'annonce profondément bouleversé.

Comme toujours, il est à craindre pour ce scrutin un fort taux d'abstention. Pourtant, les élections européennes sont probablement celles qui influent le plus sur notre vie puisque 80 % des lois françaises se décident là. Cependant, le mode de scrutin (compliqué et à caractère national) ainsi que la propension des politiques à accuser l'Europe de tous leurs manques, font que les Français s'en désintéressent.

Malgré cela, ce scrutin s'annonce instructif, parce que la présidentielle de 2007 a singulièrement bougé les lignes, mais aussi parce que d'ici 2012, il y aura bien peu d'élections pour juger l'état des forces politiques.

A droite tout d'abord. Malgré un rejet de sa politique par la population, l'UMP devrait s'en sortir assez bien, et ce pour plusieurs raisons. D'une part, parce que le score de 2004 fut particulièrement mauvais, par conséquent celui de 2009 sera meilleur. Ensuite parce que les divisions du Front National lui profitent. Ce dernier devrait encore subir un revers important. Enfin, l'UMP va tirer profit de l'état du PS et de la division de la gauche. Cependant, attention, l'apparition d'un nouveau parti, Debout la République, qui bénéficie de l'image de gaulliste intègre de son leader (Nicolas Dupont-AignanDupont-Aignan) peut capitaliser sur les déçus du sarkozysmesarkozysme et sur ceux qui sont réticents face à l'Europe.

De même, il ne faut pas oublier le MODEM. Certes le parti de François Bayrou est plus isolé que jamais, mais lui aussi devrait bénéficier du vide idéologique du Parti socialiste. Et surtout, parce que les positions de François Bayrou sur l'Europe ont toujours été claires et n'ont jamais variées, ce scrutin lui est en général favorable.

La situation à gauche est beaucoup plus complexe, avec un Parti Socialiste malade de ses divisions qui va aborder l'échéance en très mauvaise posture. Mais comme si ses divisions internes ne suffisaient pas, il va devoir affronter une triple concurrence. Celle du MODEM évidemment, mais aussi celle des verts qui pour une fois se présentent unis avec une tête de liste populaire (Cohn-Bendit).

Mais le vrai danger pour le PS, sera l'attitude de l'extrême gauche. Le NPA d'Olivier Besancenot monte en puissance depuis plusieurs et pourrait cristalliser la colère de nombreux électeurs de gauche. Cependant, la présence du Parti de Gauche de Jean -Luc Mélenchon vient troubler le jeu. De la capacité des forces de gauche de se rassembler et de partir ensemble à la bagarre électorale dépendra en grande partie le sort de ce camp. Si l'alliance du Parti de Gauche avec le PCF ne fait aucun doute, le ralliement du NPA pourrait profondément modifier la donne électorale et placer les listes de cet attelage devant le Parti Socialiste. Cela obligerait ce dernier à modifier son discours et à abandonner sérieusement ses velléités d'alliances avec le MODEM.

J'ai le sentiment que cette élection pourtant boudée des électeurs pourrait définir les grandes lignes de la future présidentielle. A mon sens, ce qui va se jouer à gauche va être la clef de voûte des affrontements futurs, que se soit dans les urnes ou dans la rue.

PS : je voudrais juste faire un petit retour sur la législative partielle d'Arcachon. Cette circonscription, à droite depuis 2 législatures, vient de revenir à un PS moribond. Certes, le candidat socialiste profite de la situation locale ubuesque (la députée élue en 2007 a préféré laissé son siège pour un autre plus confortable au Sénat, se moquant ainsi délibérément des électeurs), mais cela en dit surtout long sur l'état de popularité réelle du chef de l'état. Et sur la crédibilité des sondages d'opinion.

Publicité
Commentaires
L
Je crois que Bayrou, grâce à sa pôsition d'opposant tenace devrait au final s'en sortir assez bien. On sait que les positions sur l'Europe interviennent assez peu sur le choix des électeurs dans ce scrutin.<br /> Sur De Villiers et Couteaux, vous avez raison, mais les élections ne sont que dans 6 mois, j'aurai le temps d'y revenir.
Répondre
L
Personnelement j'ai du mal à suivre la démarche de Mélenchon. S'il réussit à rassembler la gauche (la vraie) pour des scrutins, c'est bien, si la création de son parti n'abouti qu'à créer de la division supplèmentaire, je ne vois pas l'intérêt.
Répondre
M
Une petite remarque sur ce que tu dis de Bayrou. Son discours sur l'Europe a évolué ces derniers temps en se faisant plus critique, notamment sur le dogme de la concurrence. S'il adopte une attitude eurocritique, il risque de se retrouver exposé à une forte concurrence. S'il continue sur un registre eurobéat, il va couler. Les thèmes de campagne que choisira le modem ainsi que son score est selon moi une des plus grandes inconnues du scrutin. <br /> <br /> Par ailleurs, il me semble que tu oublies les souverainistes de droite. Ca m'étonnerait que De villiers de fasse rien. J'ai également entendu parler d'une liste tirée par Paul Marie Couteau...
Répondre
J
En s'alliant avec le PCF, le Parti de gauche créé par Mélanchon prend de l'espace au NPA. Celui-ci ne peut plus prétendre emplir seul l'espace d'une Gauche foncièrement anti-capitaliste et Anti-libérale.<br /> De plus, la structuration d'une 3ème force, mettant en synergie Verts, alternatifs, communistes unitaires... sous forme de fédération non exclusive, plus que douteuse l'aventure isolée.<br /> <br /> L'intérêt de cette fédération en devenir est qu'elle pratique la multi-appartenance, ce qui permet , comme cela sera sans doute le cas, d'être au Parti de Gauche, ou ailleurs, et en même temps dans un collectif de cette fédération.
Répondre
rêver de nouveau
Publicité
Publicité