Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rêver de nouveau
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 243 985
24 octobre 2008

Crise économique : retour sur les diverses propositions de Nicolas Sarkozy.

Depuis quelques semaines, le président de la République a multiplié les discours et les annonces pour faire face à la crise. Cette attitude a au moins pour conséquence de donner l'impression qu'il y a un capitaine à bord. Cependant, il convient d'aller au delà des discours et de voir ce qu'ils contiennent réellement.

Et il y a de très nombreux motifs d'inquiètude. Cependant, j'ai trouvé quand même dans les diverses annonces quelques propositions intéressantes que certains à gauche n'auraient pas renié. A commencer par les propos sur la nécessité de refonder le capitalisme international. Qui aujourd'hui peut encore nier la responsabilité des grandes instances financières mondiales que sont la Banque Mondiale ou le FMI dans la crise ? De même, la volonté affichée par Mr Sarkozy de remettre la politique au centre du jeu, de ne plus laisser le champ libre aux milieux économiques me paraît une bonne chose.

Toutefois, et c'est là qu'apparaît le premier paradoxe des discours sarkozystes, s'il n'est pas permis de douter de sa volonté de changer de politique au niveau international, on ne peut que s'étonner dès lors qu'il s'agit du champ national, que la politique menée reste la même : on continue de privatiser les banques (LaPoste), de déréguler le marché du travail (travail le dimanche) ou de déstabiliser le service public dans un moment où il aurait besoin d'être renforcé.

D'où d'ailleurs le second paradoxe. Mr Sarkozy demande à l'Europe d'être plus protectionniste, et sa demande d'être président de l'Eurogroupe jusqu'en 2010 va dans ce sens, mais dans le même temps, les mesures prises pour la France indiquent une direction contraire, vers toujours plus de libéralisme. Au passage, je me réjouis de la position française pour plus de protectionnisme, même si je crains fort qu'il n'y ait là qu'une posture.

Un autre point important a été apporté par le président de la République lors de sa présentation de son plan d'aide aux PME. Avec la création d'un fonds de solidarité pour les entreprises en difficulté, la droite française revient aux valeurs fondamentales du gaullisme. Désormais, il redevient important pour la France de soutenir les secteurs clés de son entreprise, et elle s'en donne les moyens. Reste, et ce n'est pas rien, la question du financement, et là, c'est beaucoup plus évasif comme d'habitude. Le risque d'un coup d'épée dans l'eau et donc fort, à moins que ce ne soit encore les contribuables qui paient la facture.

La dernière mesure notable que je voulais aborder est celle d'une éxonération de la taxe professionnelle pour certaines entreprises qui investissent. Encore une fois, il s'agit d'un cadeau aux patrons, mais celui-ci va être payé sur le dos des collectivités locales qui sont les principales bénéficiaires de la taxe professionnelle. Or, 75 % de l'investissement public est réalisé par ces collectivités, elles sont donc un des moteurs essentiel de la croissance. Si des compensations sont promises, la non plus, rien n'est très clair, et cette idée risque également d'être contre productive.

Pour conclure, je ferais remarquer que comme d'habitude, les grands oubliés sont les salariés. Il n'y a aucune annonce concernant le pouvoir d'achat. Après avoir débloqué des milliards d'euros pour les banques, puis pour les entreprises, l'Etat n'a toujours rien fait pour ceux qui vont le plus souffrir de la crise : les particuliers.

Publicité
Commentaires
L
Merci pour l'info,<br /> on la trouve également sur le site de libération, à la rubrique désintox.
Répondre
J
Bonjour<br /> <br /> j'ai vu cette analyses sur les sondages du travail le dimanche. Je trouve le point de vu intéresssant, n'est-ce pas ?<br /> http://www.delitsdopinion.com/1analyses/travail-le-dimanche-une-necessaire-mise-au-point/
Répondre
L
Mais qui aujourd'hui est de gauche ? Besancenot certes, mais ce n'est pas demain qu'il sera au pouvoir. Benoist Hamon peut-être, encore faut-il qu'il fasse ses preuves et réussisse à franchir l'obstacle des éléphants.
Répondre
P
Donc, au fond, Sarkozy n'est pas de gauche. Bon, voilà un point éclairci.<br /> Maintenant, elle est où la gauche ?..<br /> RV
Répondre
rêver de nouveau
Publicité
Publicité