l'attaque de Sarkozy contre les parachutes dorés : de la communication et rien d'autre.
Les parachutes dorés sont le phénomène économique contemporain le plus injuste et le plus inéquitable qui soit. Il s'agit d'une clause signée entre une entreprise et un dirigeant important permettant à ce dernier d'avoir de très fortes indemnités, notamment en cas de licenciement ; et ce indépendamment de toutes les autres indemnités prévues par la loi, qui elles concernent l'ensemble des salariés. Il va sans dire que les sommes en jeu sont colossales, et qu'elles sont payées qu'elles que soient les résultats du dirigeant (souvent désastreux puisque ces parachutes interviennent essentiellement en cas de difficultés de l'entreprise).
Nicolas Sarkozy a donc décidé de remettre en cause ces fameux parachutes dorés. Au nom de la justice et de l'équité on ne peut que s'en réjouir, surtout de la part d'un gouvernement qui a mis le travail et la prime au mérite au centre de son discours économique.
Seulement, en un peu plus d'un an, nous avons appris à cerner la personnalité de Mr Sarkozy et à comprendre son fonctionnement. A chaque fois qu'il est confronté à un problème qu'il n'est pas en mesure d'affronter, il lui faut désigner un bouc-émissaire et agir le plus rapidement possible. Cela lui permet d'éviter les remises en cause sur sa propre politique, et d'être sur le devant de la scène médiatique, ce qu'il adore par-dessus tout.
Dans le cas présent, il a désigné les "patrons-voyouspatrons-voyous" à la vindicte populaire, ceux qui ont coulé leurs entreprises et vont toucher des millions d'euros alors que des centaines de salariés sont sur le carreau. Il n'y a là évidemment aucun risque, l'opinion publique suivra forcément dans cette voie.
Sauf que ces patrons ne font que servir de paravent. Ils ne sont qu'une toute petite partie du problème. La crise économique ne peut se résumer au comportement de ces personnes. Pour la résoudre, il faudrait remettre en cause toute la politique économique et sociale de la France et des grandes puissances de puis au moins 15 ou 20 ans. Il n'en est absolument pas question, d'autant plus que ce gouvernement a bien comme objectif de permettre à ce système de survivre le plus longtemps possible.
Mais, Mr Sarkozy se doit d'agir, ne serait-ce que pour rassurer l'opinion et montrer qu'il y a bien un capitaine à bord du navire France. Il choisit donc la facilité, et ce qui lui vaudra le soutien de l'opinion. Mais attention, pas n'importe comment, parce que ces fameux dirigeants sont souvent proches du pouvoir, il faut donc donner l'impression de s'occuper d'eux sans trop en faire ; et c'est donc le MEDEF, organisation syndicale de ces mêmes dirigeants qui est donc chargé de faire des propositions au gouvernement pour la suppression des parachutes dorés. On voit bien la dose importante d'hypocrisie, c'est un peu comme si on demander aux voleurs de mobylette qu'elle devrait être leur sanction. Inconcevable, non ?
Donc, face à la plus grande crise économique depuis la seconde guerre mondiale, nous avons un gouvernement qui s'agite, convoque un sommet européen dont il sait qu'il ne pourra rien donner, fait semblant de s'attaquer à des revenus injustes, et surtout communique encore et toujours.
La France est en très mauvaise posture, et nous sommes confrontés à une vacance de fait du pouvoir.