Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rêver de nouveau
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 243 982
12 septembre 2008

Symptomatique affaire Tapie.

Je ne reviendrai pas sur le fond du nouvel imbroglio juridico-politiquejuridico-politique impliquant Bernard Tapie, tout simplement parce que je n'y comprends pas grand-chose (tout comme la plupart de mes compatriotes je suppose), et que l'immoralité de cette affaire est évidente : l'Etat va verser des millions à un type qui ne les mérite pas quand dans le même temps l'immense majorité des Français est priée de se serrer la ceinture. Non, ce qui m'intéresse ici, c'est l'attitude et le comportement de divers acteurs de notre vie politique.

Commençons par le principal intéressé, Bernard Tapie. L'homme symbole de la politique spectacle et des années fric que furent les années 80. Quel personnage de perdant magnifique incroyable. Un voyou, une crapule, en tout cas au moins dans les manières, mais un homme qui se redresse toujours. Un acteur né, avec une gouaille phénoménale qui fait qu'il est très populaire. Bernard Tapie a toujours su lier des liens d'amitiés avec les personnes pouvant lui venir en aide, même si a une époque donnée, beaucoup l'ont lâché.

Et justement, c'est une amitié qui amène le second personnage de l'histoire, le président de la République. Lui aussi sait choisir ses amis en fonction de ses intérêts, et nul doute que la popularité de Bernard Tapie dans les classes populaires lui a rendu un grand service au moment où il s'est rallier à lui. Et Nicolas Sarkozy sait renvoyer l'ascenseur ou protéger ses amis (l'épisode corse nous l'a bien prouvé). Il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'un tribunal arbitral soit convoqué pour juger une affaire qui normalement ne devrait pas être de son ressort. Chez Nicolas Sarkozy, l'intérêt de ses amis passe avant l'intérêt général.

Mais dans une démocratie telle que la notre, l'opposition doit crier devant de tels conflits d'intérêts, me direz-vous si vous êtes naïfs. Sauf que dans notre pays, la politique est un métier à vie, et les dirigeants de l'opposition aujourd'hui sont les mêmes que ceux qui étaient au pouvoir dans les années 80 et 90, c'est à dire quand Bernard Tapie était ministre et  donc au commencement de l'affaire avec le Crédit Lyonnais. Ce sont eux qui ont mis le pied à l'étrier pour Bernard Tapie. Et bien plus que leurs divisions, cela explique peut-être leur silence gêné sur cet affaire.

Et silencieux dans cette affaire, il y en a un qui ne l'est pas, c'est le dernier protagoniste important, le Zorro de la politique française, le chevalier blanc des causes perdues, François Bayrou. C'était trop tentant pour lui, il n'a pas su résister au plaisir de jeter un nouveau pavé dans la mare socialiste, et d'apparaître comme le défenseur des valeurs républicaines. Mais, les défend-il sincèrement ? On peut légitimement se poser la question quand on sait que Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, lui aussi partie prenante dans l'affaire, n'est autre que le vice-président du MODEM. Au final, François Bayrou défend les intérêts de qui ?

Tout cela nous donne un marigot puant où personne n'est sincère, où chacun défend ses propres intérêts, au mépris des Français la plupart. Et ni Bernard Tapie, ni le Crédit Lyonnais ne sont des victimes, il n'y a qu'une seule victime : la politique.

A lire sur le sujet :

http://poliblog.canalblog.com/archives/2008/09/11/10538893.html#comments (c'est plutot marrant)

Publicité
Commentaires
L
Totalement d'accord avec vous. Et l'attitude de Bayrou prouve bien son manque de sincérité et qu'il est dans une posture pour mettre à mal le PS.
Répondre
C
Non il 'y a pas qu'une victime, il y en a au moins 2 : la politique et le peuple.<br /> Quant à Bayrou, il a été plus que discret pendant l'audition de Tapie, comme Hollande d'ailleurs, leur agressivité n'est revenue que devant les caméras et les micros à la sortie.<br /> Bien à toi
Répondre
rêver de nouveau
Publicité
Publicité