Les municipales à Paris.
Comme toujours, les élections à Paris vont être regardées de trés près. D'abord parce qu'il s'agit de la capitale, et que dans notre pays si centralisé, ce n'est pas rien. Mais aussi et surtout parce qu'elles mettent en lice Bertrand Delanoë, à qui l'on prête d'autres ambitions pour le futur.
D'après les premiers sondages, il bénéficierait d'une avance confortable, mais c'est sans compter sur la particularité du scrutin, puisque rappelons-le, il a été élu alors que la droite était majoritaire en nombrede voix. Mais depuis 2001, la gauche n'a cessé de progresser sur Paris et de remporter succès électoraux sur succès électoraux. Ici, comme ailleurs, la voie du succès pour Delanoë sera de réussir à mobiliser l'électorat de gauche dans les arrondissements clefs. Mais aussi de canaliser des alliés verts toujours aussi incontrôlables.
Les verts, justement, il y a fort à penser qu'ils ne réaliseront pas le même score qu'en 2001. Cependant, ils devraient dépasser les 5 % avec à leur tête un Denis Baupin aux dents longues. Mais ils devront se méfier, à l'instar du parti socialiste, du MODEM qui peut récupérer quelques déçus de gauche, voire de la LCR, donnée autour de 4 % , ce qui serait un score historique à Paris.
A droite et au centre, la problèmatique est plutôt de sauver les meubles. Le MODEM, avec comme tête de liste Marielle de Sarnez, le double féminin de François Bayrou, espére bien confirmer l'excellent score dans la capitale à la présidentielle. Cependant, outre que la tête de liste est contestée pour son autoritarisme, le principal adversaire pour le MODEM est l'UMP, dont la stratégie vise à affaiblir durablement François Bayrou, en présentant des candidats issus du centre, comme Jean-Marie Cavada.
L'UMP enfin, dont la tête de liste, Françoise de Panafieu est clairement identifiée comme la candidate des beaux quartiers. En façade, on a l'impression que les divisions passées sont oubliées et que la reconquête est en bonne voie. Mais, l'appel a des figures médiatiques pour les têtes de liste, des tensions qui persistent ça et là, et surtout une candidate contestée et soutenue du bout des lèvres par l'Elysée, font qu'à l'UMP on ne croit guère à la victoire finale.
Si les jeux ne sont pas faits à Paris, loin de là, Bertrand Delanoë a toutes les cartes en main.