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12 décembre 2007

Non à la suppression de la carte scolaire !

C'est annoncé pour la rentrée scolaire prochaine, et cela pourrait bien se faire sans créer de remous importants. La carte scolaire va être supprimée, sans débat ou presque, dans un quasi-consensus, et pourtant, qui à terme va transformer l'Education Nationale.

A l'origine, la carte scolaire a été créée par souci d'égalité entre les citoyens et pour plus de mixité sociale. Pendant très longtemps, elle a joué son rôle, et fils d'ouvriers, de paysans, de médecins, de notables, se retrouvaient sur les bancs des mêmes écoles. Mais avec la paupérisation de certains quartiers, la désertion des collèges publics par des classes moyennes qui se dirigent de plus en plus vers le privé, et une utilisation de plus en plus savante des dérogations, l'efficacité de la carte scolaire est amoindrie, notamment en matière de mixité sociale.

C'est d'ailleurs, ô paradoxe des choses, au nom de cette même mixité que l'on envisage aujourd'hui sa suppression. Elle serait devenue un carcan pour des familles obligées de mettre leurs enfants dans l'établissement de leur quartier, à la réputation parfois peu flatteuse. Oui, mais de quelles familles parle-t-on ? Le fils d'un chômeur, d'un rmiste, d'un smicard, pourra-t-il vraiment aller dans l'école de son choix ? Non évidemment, il continuera à devoir aller à l'école de son quartier, faute de moyens. Et d'ailleurs, la question se pose de façon aussi cruciale dans les banlieues difficiles que dans les zones rurales, où pour changer d'établissement, il faut parfois faire plusieurs dizaines de kilomètres. Une fois de plus, la sélection se fera par l'argent.

Un des arguments les plus souvent repris en faveur de la suppression, est que cela va créer de la concurrence entre établissements, et par conséquent encourager les équipes enseignantes à l'excellence. Mais quelle excellence pourra fournir l'équipe éducative d'un collège situé dans un quartier difficile, si en plus d'un nombre important d'élèves en difficulté, ses meilleurs élèments sont autorisés à partir sous d'autres cieux ? Et tout cela, avec des moyens financiers en baisse ? A cumuer les handicaps sur certains établissements, on ne peut que renforcer le sentiment d'abandon qui existe chez tout une partie de notre jeunesse.

Plutôt que sa suppression, ce vers quoi il aurait fallu aller, c'est vers un renforcement de la carte scolaire, et une application beaucoup moins souple des dérogations. Et je regrette encore, au risque de passer pour un dinosaure, que la loi Savary de 1983, qui mettait à mal ce système bicéphale d'ecole publique et privée, n'ait pas vu le jour. Les questions d'égalité, de mixité sociale, seraient aujourd'hui plus faciles à gérer, et la situation ne serait probablement pas aussi dégradée.

Sous couvert de bon sens et d'égalité, c'est bien une mesure idéologique qui sera appliquée. En mettant les écoles, collèges et lycées en concurrence les uns avec les autres, on ne veut pas répondre au souci d'améliorer l'éducation de nos enfants, on répond seulement à une logique économique. Mais, l'école doit-elle être un secteur concurrentiel ? Et la santé, le logement HLM, la culture, qui demain seront visés, ont-ils eux aussi cette vocation ?

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Commentaires
L
Vous avez parfaitement raison. La carte scolaire ne fait que s'inscrire dans une réforme en profondeur de la France. Il y a beaucoup de choses à changer evidemment, mais pas vraiment dans ce sens là.
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M
Et la santé, le logement HLM, la culture, qui demain seront visés, ont-ils eux aussi cette vocation ?<br /> <br /> fait pour les HLM, une loi va passer pour interdire le cumul des années de locations dans les HLM pour tous les salaires qui augmentent les loyers, les surloyés donc, ce qui favorisera les locations privées. Ce qu'il faut savoir c'est qu'un surloyer peut s'appliquer dès que le salaire chanche de tranche d'imposititon, parfois à un centime d'€ près qui n'implique en rien qu'un salaire moyen se voit subir une augmantation phénoménale. La classe moyenne est une fois de plus la cible de ces lois ridicules. Pour masquer la pauvreté ou l'errance, ils ont décrété le principe de continuité, ce qui veut dire qu'une personne en foyer temporaire ou d'insertion ne peut etre mis à la rue mais peut parfaitement etre bazardé de centre en centre puisqu'il n'a pas le salaire suffisant pour intégrer un logement social.
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